Utilisé dans la fabrication des cellules de batteries, le lithium n’a jamais été autant extrait qu’à notre époque. L’entreprise française Adionics promet de rendre le processus moins cher, plus rapide et davantage respectueux de l’environnement. Elle vient de boucler une levée de fonds de 7 millions d’euros pour industrialiser sa technique.

Le lithium est précieux pour l’industrie des batteries, mais n’est pas rare. C’est un métal alcalin présent en abondance dans la croûte terrestre. Le défi n’est donc pas d’en trouver, mais de rendre son extraction la plus économique et écologique possible. Basée à Thiais (Val-de-Marne), la start-up Adionics affirme avoir trouvé une technique très prometteuse. Elle diviserait par 100 la consommation d’eau, par 400 l’espace nécessaire et réduirait les coûts de 40 %. Un cycle de production serait bouclé en 24 heures contre 12 à 18 mois avec les procédés d’extraction actuels.

La jeune société explique séparer le chlorure de lithium des saumures par « voie liquide-liquide » à une température ambiante, entre 10 et 20 °C. Traités sans aucun adjuvant chimique, les sels sont ensuite « régénérés » par « voie thermique » à environ 70 °C. Finies les vastes étendues de saumure à assécher au soleil. Le procédé est d’autant plus intéressant qu’il peut exploiter différents types de saumures, selon Adionics. La start-up revendique un taux d’extraction époustouflant de 90 %, là où les techniques actuelles plafonnent de 30 à 50 %.

Extraire 20 000 tonnes de lithium par an

Son équipe de 20 personnes y travaille depuis 2012. Elle a déjà réalisé deux projets pilotes et souhaite désormais tester le procédé à grande échelle avant de l’industrialiser. D’ici l’automne 2021, elle doit lancer un démonstrateur mobile capable de produire 200 tonnes de lithium chaque année. Il sera expédié dans la foulée en Amérique du Sud, où se trouve l’immense majorité des réserves mondiales. L’objectif est de parvenir à commercialiser un système de grande ampleur à l’horizon 2024, qui devrait extraire autour de 20 000 tonnes de métal annuellement.

Adionics est soutenue par le fonds d’État français Psim, aux côtés d’investisseurs et actionnaires privés. Ils viennent de lui attribuer 7 millions d’euros après une première collecte de 4 millions d’euros en 2018.

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