En combinant production de chaleur et d’électricité renouvelables, les panneaux thermovoltaïques peuvent intervenir dans le processus de valorisation des déchets. Dans les Landes, un centre de gestion des ordures ménagères les exploite pour sécher des résidus destinés à être transformés en combustible.

Les panneaux solaires hybrides permettent de générer chaleur et électricité propres aux bâtiments, mais connaissiez-vous son autre vocation ? A Saint-Perdon (Landes), le centre de traitement des déchets du Syctom en a déployé afin d’optimiser un de ses processus de valorisation. La petite centrale thermovoltaïque installée sur le site intervient dans le séchage des déchets à haut pouvoir calorifique.

Ces ordures ultimes sont majoritairement composées de plastiques non recyclables, papiers, cartons et textiles souillés. Elles sont destinées à être transformées en « combustible solide de récupération » (CSR) sous forme de poudre ou de pellets, qui seront brûlées dans des cimenteries, incinérateurs ou chaufferies en substitution aux carburants traditionnels. Mais avant de livrer la matière aux fabricants de CSR, le centre de traitement doit les assécher. Pour cela, les déchets sont placés dans un hangar recouvert de panneaux thermovoltaïques.

Des panneaux trois fois plus rentables

À partir du rayonnement solaire, ils produisent de la chaleur et de l’électricité consommée par deux ventilateurs, qui propulsent l’air chaud sur les ordures. Un processus 100 % renouvelable qui permet d’élever la température ambiante de 5 à 10 °C et ainsi faire passer de 35 à 18 % le taux d’humidité des déchets. La centrale est composée de 126 modules développant une puissance électrique cumulée de 38 kWc et 94 kW thermiques.

L’hybridation offre aux panneaux un beau rendement de 60 %, contre environ 20 % pour les modules photovoltaïques classiques. Le dispositif installé est d’autant plus intéressant qu’il régule la température des cellules en été. L’air brassé par les ventilateurs les refroidit, ce qui optimise davantage leur fonctionnement. L’installation a nécessité 600 000 € d’investissement, dont 97 000 € de subventions accordées par la région Nouvelle-Aquitaine. Elle devrait être rentabilisée en moins de 7 ans selon l’opérateur, grâce à la réduction des coûts de traitements des déchets.

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