La fonction des parcs éoliens offshore pourrait bien dépasser la simple production d’électricité décarbonée. De plus en plus d’entreprises et de chercheurs réfléchissent à utiliser ces zones moins fréquentées par le trafic maritime pour développer la faune et la flore aquatique. C’est le cas avec cette association qui veut industrialiser la production d’algues.
6000 tonnes. C’est la quantité d’algues qui a été récoltée par l’association North Sea Farmer, après la première année d’exploitation de sa ferme d’algue d’une surface de 5 hectares. Outre le fait d’être la plus grande ferme industrielle d’algue, celle-ci a la particularité de se situer au pied de l’un des plus grands parcs éoliens offshore au monde. Le Hollandse Kust Zuid affiche, en effet, une puissance de 1,5 GW grâce à ses quelque 139 éoliennes Siemens Gamesa de 11 MW. Il a d’ailleurs la particularité de n’avoir eu recours à aucune subvention directe.
Ce projet, pensé pour avoir le moins d’impact possible sur l’environnement, a multiplié les initiatives, comme avec ses fondations spécifiquement conçues pour accueillir la vie marine. Mais ce n’est pas tout. Grâce à un investissement d’Amazon à hauteur de 1,5 million d’euros, le parc a pu accueillir une ferme de production d’algues. Celle-ci a été rendue possible grâce à la mise en place de 4 filets de 50 mètres de long pour 3 mètres de large, solidement ancrés sur le fond marin. Les algues peuvent ainsi s’y développer avant qu’un navire dédié ne vienne les récolter.
Selon les responsables d’Amazon, cette première récolte réussie démontre la viabilité économique du projet. Surtout, ce projet a pour vocation d’étudier l’impact environnemental d’un tel dispositif, et d’en savoir plus sur la capacité des algues à stocker du carbone. Ces algues pourraient être utilisées dans de nombreux domaines comme le textile, l’alimentation ou les cosmétiques. Elles ont l’avantage de ne nécessiter ni terre, ni engrais, ni eau douce.
Si les parcs éoliens offshore ont un impact négatif sur l’environnement au moment de leur mise en œuvre, de nombreuses études montrent que ces derniers peuvent servir de refuge pour la biodiversité, une dynamique encouragée grâce à de nombreux dispositifs, comme les refuges déployés sur les fondations du parc EFGL.
Ces zones relativement protégées du trafic maritime ont un potentiel important en matière de culture aquatique. En Chine, le géant Mingyang Smart Energy a intégré une ferme piscicole à son parc Mingyang Qingzhou 4, qui pourrait permettre le confinement de 150 000 poissons dans 5 000 m3 d’eau.
En Belgique, des expérimentations ont montré qu’il était possible de cultiver des moules au pied de parcs éoliens, grâce à des cordes suspendues entre les turbines. Une ferme aquacole a même été envisagée dans la zone du parc éolien de Saint-Brieuc. Si ces structures sont encore peu répandues, la mutualisation des espaces maritimes fait sens tant du point de vue écologique, qu’économique.
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