
Ancien fleuron de l’industrie nationale, le parc hydroélectrique français va enfin avoir droit à une cure de jouvence. Alors qu’un accord de principe a enfin été trouvé concernant l’avenir des concessions hydroélectriques, EDF s’apprête à reprendre les investissements pour moderniser ses barrages. Objectif : augmenter la puissance totale du parc de 20 %.
Le bras de fer semble enfin fini, entre la France et l’Union européenne, au sujet des barrages hydroélectriques tricolores. Conséquence de cette longue bataille juridique, les investissements étaient presque tous bloqués depuis plusieurs années. Mais en août, sous l’impulsion de François Bayrou, un accord de principe a enfin été trouvé, permettant de déverrouiller la situation. Cet accord repose sur trois points :
Si les contours de cet accord de principe ne sont pas encore parfaitement dessinés, les voyants sont enfin au vert pour faire évoluer et rénover le parc hydroélectrique français, qui dépend à 80 % d’EDF. D’ailleurs, l’hydroélectricité devrait redevenir la priorité d’EDF, aux côtés du nucléaire. C’est en tout cas ce qu’a annoncé Bernard Fontana, PDG d’EDF depuis mai 2025, pour assainir une situation financière complexe.
À lire aussiPourquoi l’état financier d’EDF inquiète la Cour des comptesBernard Fontana a indiqué vouloir lever le pied sur l’éolien et le solaire, mais mettre à niveau le parc hydroélectrique français avec une augmentation de 4 GW de capacité, ce qui représente 20 % de sa puissance totale. Cette hausse de puissance devrait être échelonnée en deux étapes, avec 2 GW d’ici 2035, et 2 GW après 2035.
Pour y parvenir, EDF compte d’abord sur la modernisation des centrales existantes. De nombreux projets de la sorte sont en cours, comme dans la centrale de Montahut, dans l’Hérault. Cette dernière va voir sa puissance passer de 90 MW à 96 MW. Dans ce cas précis, cette hausse de puissance est rendue possible par l’augmentation du débit turbiné grâce au remplacement des roues et à la modification des injecteurs. De la même manière, EDF Hydro procède actuellement à une modernisation de l’usine Laval de Cere 2 pour en augmenter la capacité de production de 10 %.
Face aux besoins de plus en plus importants en stockage d’énergie, EDF travaille également au déploiement de nouvelles STEP. Ces dernières devraient représenter 1500 MW, sur les 2000 MW prévus de nouvelles capacités prévues d’ici 2035. À Saut Mortier, des travaux vont bientôt démarrer pour y installer une turbine-pompe de 18 MW. Cette nouvelle pompe va faire du site, composé des retenues de Vouglans, Saut-Mortier et Coiselet, la première STEP à trois bassins. Mise en service prévue : 2030.
À lire aussiTout savoir sur Montézic 2, le méga-chantier de stockage d’électricité qu’EDF veut lancerEnfin, l’Union européenne a donné son accord pour le projet Montézic 2, un gigantesque chantier de stockage d’électricité qui devrait faire passer la puissance totale de la STEP de Montézic de 920 MW à 1286 MW. Pour y parvenir, c’est une toute nouvelle usine composée de 2 turbines-pompes réversibles de 233 MW qui devraient être installées au cœur de la montagne. Ces dernières posséderont leur propre prise d’eau avec un puits de chute de 335 mètres de haut.
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