
Le CCS, acronyme de Captage et stockage du carbone, a le vent en poupe, en particulier pour les installations industrielles. Au Royaume-Uni, une cimenterie va bientôt pouvoir capter pas moins de 800 000 tonnes de CO2 par an.
Près de Liverpool, la cimenterie Padeswood s’apprête à recevoir l’une des plus importantes installations de capture du CO2 d’Europe. Cette dernière, mise au point par Mitsubishi Heavy Industry (MHI), devrait permettre de capturer près de 800 000 tonnes de CO2 chaque année à partir de 2029. Le CO2 capturé sera acheminé via un pipeline jusqu’à d’anciennes chambres de gaz souterraines situées au large de Liverpool Bay.
Pour cette cimenterie, c’est le seul moyen de faire baisser ses émissions de CO2. En effet, le ciment est obtenu par calcination, une opération qui consiste à transformer du carbonate de calcium (CaCO3), principal composant des roches calcaires, en chaux vive (CaO) par l’action de la chaleur, souvent aux alentours des 900°C. Cette réaction chimique entraîne une production de dioxyde de carbone.
À lire aussiCet incinérateur high-tech va recevoir un système de captage de CO2Pour capturer ce CO2, MHI a mis au point une installation appelée KM CDR Process. Celle-ci repose sur trois étapes fondamentales. La première consiste à refroidir les gaz obtenus lors du processus de calcination à travers une tour dédiée, notamment afin d’éliminer certaines impuretés. Ensuite, le gaz obtenu entre dans une seconde tour par le bas, tandis qu’un solvant développé par MHI est aspergée par le haut de la tour. Ce solvant a la capacité de capturer chimiquement le CO2 présent dans le gaz. Le gaz dénué de CO2 sort par le haut de la tour, tandis que le solvant chargé en CO2 est pompé vers la tour de régénération. Dans celle-ci, la chaleur permet de briser la liaison chimique, libérant alors le CO2. Le solvant est ensuite réutilisé tandis que le CO2 pur peut-être transporté afin d’être stocké.
Avec cette technologie, MHI fait partie des leaders du secteur, et revendique déjà 18 installations commerciales en fonctionnement. Néanmoins, l’intérêt écologique de ces installations est parfois critiqué, notamment vis-à-vis du destin du CO2 capturé. C’est notamment le cas du projet Petra Nova, mis en service en 2017, qui est considéré comme la plus grande installation de ce type au monde avec une capacité de 1,4 millions de tonnes de CO2 captés par an. Le procédé est ici installé sur une centrale à charbon, mais le CO2 récolté est transporté vers un champ pétrolier via un pipeline de 130 kilomètres. Sur place, il est injecté dans le sol pour pousser le pétrole vers les puits de sortie afin d’en augmenter la production.
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