Le phénomène a intrigué les habitants de Cattenom, en Moselle. Au cours de la nuit du 8 au 9 février, une épaisse couche de neige a recouvert une partie de la ville en épargnant mystérieusement certaines communes voisines. Un micro-climat causé par les températures polaires mais surtout par… la toute proche centrale nucléaire !

Les prévisions météo prévoyaient bien des températures glaciales en Moselle, mais pas de chutes de neige aussi abondantes. Pourtant, ce 9 février, quelques zones très localisées de Cattenom se sont réveillées les pieds dans 30 cm de poudreuse. Une ambiance sibérienne tranchant avec les alentours, totalement dépourvus de flocons.

Le phénomène est surprenant mais tout à fait explicable. Il s’est produit sous l’action conjuguée de la vague de froid intense et des rejets de la centrale nucléaire de Cattenom. Rien d’effrayant malgré les apparences. L’usine électrique refroidit ses réacteurs principalement au moyen de quatre tours aéroréfrigérantes. Ces cheminées géantes libèrent en permanence de très grandes quantités de vapeur d’eau.

À lire aussi Trop cher et trop lent, le nucléaire ne sauvera pas le climat

De la neige « industrielle »

Dans la nuit du 8 au 9 février, la température a chuté bien en dessous de 0 °C, provoquant une intense condensation de cette vapeur. De la « neige industrielle », tout à fait identique à des flocons naturels, s’est alors précipitée sous le nuage. « Les aéroréfrigérants servent à refroidir les installations. En cas de très faibles températures extérieures, la vapeur d’eau qui s’en échappe peut contribuer à produire des flocons de neige » a résumé le service communication d’EDF sur le compte Twitter de la centrale.

L’écho radar météo laissé par l’épisode de neige industrielle.

L’épisode s’est toutefois démarqué par son intensité. Les radars météorologiques l’ont d’ailleurs détecté comme s’il s’agissait d’averses de neige naturelle. Si l’influence du site de production d’électricité sur le climat local est déroutant, il ne présente aucun danger. La vapeur libérée, issue du circuit tertiaire dédié au refroidissement, ne provient pas du réacteur nucléaire et n’est évidemment pas radioactive. Les centrales nucléaires, qui ne craignent généralement pas le froid, sont cependant bien plus vulnérables aux canicules et sécheresses.