D’ici 2 ans, la mise en service d’une centrale biomasse de 120 MW devrait permettre à la Guyane de réduire considérablement ses besoins en énergie fossile. Néanmoins, le choix de la biomasse liquide pose question quant au réel impact environnemental de la nouvelle centrale.
C’est une étape importante pour la future centrale biomasse de Larivot. Les premiers moteurs viennent d’être livrés et sont en cours d’installation. Au total, les 7 unités fabriquées en Finlande, devront permettre à la centrale d’atteindre une puissance électrique de 120 MW. Depuis la reprise du chantier en 2023, après deux ans d’arrêt pour cause de déboires judiciaires, les travaux vont bon train. Si tout se passe comme prévu, les premiers essais devraient avoir lieu au deuxième semestre 2026 pour une mise en service en 2027. Cette mise en service devrait permettre la mise à l’arrêt de la centrale au fioul Degrad-de-Cannes, mise en service en 1981.
Avec cette nouvelle centrale, EDF espère réduire fortement la part des énergies fossiles dans un mix électrique guyanais déjà dominé par l’hydroélectricité. À titre d’exemple, le barrage de Petit-Saut produit annuellement environ 560 GWh grâce à quatre turbines Kaplan.
Si, sur le papier, la future mise en service de la centrale biomasse de Larivot est une bonne nouvelle, la nature du combustible utilisé pose question, et illustre la difficulté de décarboner les Zones non interconnectées (ZNI). En effet, la nouvelle centrale devrait être alimentée à partir de biomasse liquide composée de 90 % d’huile végétale et 10 % de méthanol. D’une puissance similaire à la future centrale corse du Ricanto, elle devrait ainsi nécessiter de l’ordre de 200 000 tonnes de colza par an, une plante difficile à cultiver en Guyane. Son approvisionnement devrait donc vraisemblablement venir d’Europe ou du Canada. On retrouve, d’ailleurs, ce même problème sur l’île de la Réunion.
Par ailleurs, on peut s’interroger sur l’envoi de Colza vers la Guyane pour alimenter la centrale de Larivot, tandis que la centrale de Gardanne, située dans le sud de la France, pourrait être alimentée par des plaquettes forestières en provenance du Brésil.
La suite de votre contenu après cette annonce
Notre Newsletter
Ne ratez plus les dernières actualités énergetiques
S'inscrire gratuitement
Nos autres articles sur le sujet
EntreprisesActualitéTestsReportages