Connue pour ses kits de production d’électricité solaire à but d’autoconsommation, la firme française a annoncé aujourd’hui son nouveau panel de solutions et comme vous allez le voir, il y a de quoi faire avec ces offres Beem On, Beem Roof et Beem Battery.

En octobre dernier, la rédaction de Révolution Énergétique vous partageait son retour d’expérience après 6 mois passés à tester le kit de production d’énergie solaire de Beem. Il s’agit de la première mouture de cette solution dédiée à l’autoconsommation, qui nous avait déjà séduite par sa facilité d’utilisation, mais aussi certains détails comme les nombreuses mises à jour de l’application qui attestent d’un suivi du produit. Ce 15 janvier 2024, la société française annonce étoffer considérablement sa gamme avec l’annonce d’un nouveau kit autoporté à installer soi-même, mais aussi des panneaux photovoltaïques à installer en toiture et une batterie de stockage de l’énergie. Voici les détails les solutions avec lesquelles Beem entend bien concurrencer son rival Sunology.

Beem On : un kit d’autoconsommation à monter soi-même

Beem On est la première nouveauté annoncée. Succédant à l’actuel kit de production solaire à installer soi-même, Beem On en reprend naturellement le concept, mais avec quelques évolutions bienvenues.  À commencer par le design et l’ergonomie du kit, désormais plus compact, puisque son emprise n’est plus que 2 m × 1,2 m pour le panneau qui le compose la solution. Libre à vous ensuite de les installer en mode « portrait » ou en mode « paysage », soit posés au sol, soit au mur.

Une réduction du nombre de panneaux qui devrait rendre sa mise en service encore plus simple, d’autant que la structure elle-même semble avoir été améliorée aussi par rapport au premier kit. Ci-dessous, on peut découvrir ce nouveau support qui apporte une amélioration de taille, à savoir la possibilité d’incliner le panneau selon 4 positions : à plat, à 30 degrés, à 40 degrés et à 45 degrés. Comprenez alors qu’il sera possible de choisir entre une installation au sol ou une installation murale, et cela, sans avoir à changer de support, mais que vous pourrez également faire varier l’inclinaison des panneaux pour optimiser la production d’énergie eu fil des saisons.


Dans notre test de la V1, nous indiquions avoir monté le kit sur une structure mobile (montée sur roulette) que nous avons conçu pour orienter les panneaux durant la journée afin d’en optimiser la production solaire. Il n’est toujours pas question pour Beem de proposer une telle option.
Interroger sur le sujet, les équipes nous ont confié qu’elles ne souhaitent pas aller vers de type de montage qui peut provoquer une prise au vent dangereuse. On peut les comprendre, même si nous ne déplorons rien de cela après 9 mois de test.

Ce qui n’empêche pas pour autant à Beem d’annoncer une production annuelle supérieure, estimée à 585 kWh/an, selon Beem, basée des moyennes de production relevée à Lilles, Nantes et Marseille dans le cadre d’installations orientées plein sud et sans aucun phénomène de masque.

Là où le Beem Kit premier du nom promettait une puissance crête de 420 W, cette nouvelle mouture annonce 460 W malgré son format plus compact. Une puissance atteinte par le choix d’une autre technologie de panneaux bifaciale, qui n’augmente toutefois la production que de 5 %. Avis aux possesseurs d’actuels kit Beem de première génération, vous pourrez coupler ce nouveau kit Beem On à votre installation actuelle, sous certaines conditions toutefois. En effet, nous avons posé la question de la mise en série de ce nouveau kit avec les actuels et les équipes nous ont expliqué qu’il est possible de mixer le Beem On avec des Beem Kit de 300W ou 420W tant que la puissance cumulée ne dépasse pas les 900W.

Cela pourrait ainsi vous éviter d’avoir à utiliser plusieurs prises pour réinjecter votre électricité dans la maison : une seule Beem Box brancher à une seule prise fera l’affaire si vous respectez cette consigne.
Ce nouveau kit Beem On est d’ores et déjà disponible à la commande sur le site du constructeur à un tarif qui démarre à 629 euros, incluant une garantie de 25 ans. Ceux qui disposeront du budget nécessaire pourront se tourner vers le pack composé de deux « Beem On », soit deux panneaux, facturé 1129 euros. Soit un surcoût de 500 euros (et une économie de 120 euros) pour atteindre une capacité de production de 920 W crête.

Beem Roof : une installation en toiture ou en pergola

Si pour vous la transition énergétique est une évidence (ou une nécessité) et que vous êtes disposés à investir un tout autre budget, peut-être serez-vous alors intéressé par Beem Roof. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un kit à installer sur un toit, à l’opposé donc de Beem On qui fait dans le plug-and-play et « do it yourself ». L’installation devra être assurée par un installateur certifié RGE.

Une installation d’une autre envergure et d’un autre coût également puisque le ticket d’entrée est annoncé ici à 5 900 euros (aides déduites), mais qui promet de faire jusqu’à 40 % d’économie d’énergie sans solution de stockage associée. Dans certaines régions, le choix de souscrire à la revente d’énergie à EDF pourrait avoir du sens. En fonction de la puissance installée et de la consommation en temps réel de votre domicile, vous pourrez réinjecter le surplus dans le réseau et bénéficier d’un coût de rachat actuellement établi à 0,133 euro au kWh, fixé sur 20 ans.

 

Difficile alors d’espérer en tirer une rentabilité suffisante pour amortir rapidement l’investissement, mais comme toujours avec le solaire, l’équipement doit surtout être considéré comme une volonté de consommer autrement. En tout cas, quand on peut se le permettre au regard des coûts engendrés. Concernant le kit de base, à l’heure d’écrire ces lignes, nous n’avons pas le détail de ce qui compose le kit proposé à partir de 5 900 euros (aides déduites) dont il est fait mention sur le site de Beem.

Toutefois, ce tarif devrait correspondre à la solution capable de produit 3 kWc, vraisemblablement composé de 8 panneaux. On ignore tout en revanche des « à côté » de ce kit (longueur de câble, nombre de micro-onduleurs, tableau électrique, raccordement, etc.) si ce n’est qu’en fonction des régions et des installateurs, Beem nous assure que le matériel sera toujours sélectionné selon une gamme de produits prémium, de marques Longi, Trina, Euroner ou encore Dualsun.  Les micro-onduleurs devraient être sélectionnés chez Enphase ou Hoymiles, toujours selon les équipes de Beem, mais ces choix appartiendront visiblement aux entreprises qui assureront l’installation.

Sachez enfin que si la puissance de production dépend naturellement des caractéristiques des panneaux, Beem nous indique qu’il faut compter en moyenne environ 200 Wc par m² sur un toit. Ainsi, pour une production d’environ 3 kW en crête, il faudra une surface de 15 m².

Les panneaux d’occasion doivent ils être considérés ?

Dans le cadre de nos échanges avec Beem, nous avons questionné les équipes quant à leur approche de la création de kits photovoltaïques avec une pose en toiture qui feraient appel à des panneaux de seconde vie. Comme nous avons pu le constater à l’occasion de notre reportage chez la société Envie2E, certains panneaux démontés et destinés aux recyclages offrent encore une bonne capacité de production et pourraient permettre la création de kits sans doute plus bien plus abordables aussi pour les particuliers.

Chez Beem, il nous a été expliqué qu’ils aimeraient beaucoup développer une offre basée sur l’économie circulaire, mais que ce n’est pour l’instant pas possible pour des raisons techniques. D’ailleurs, notre question adressée aux équipes était totalement ouverte. Nous comptions sur l’expérience de l’entreprise française pour savoir si les économies seraient réelles (les aides ne devraient plus s’appliquer) et nous ignorons même s’il existe tel un marché auprès du grand public.

N’hésitez pas à nous dire dans les commentaires de cet article si, dans votre démarche écologique, vous seriez prêt à vous équiper de panneaux solaires de seconde vie et sous quelles conditions. Faut-il qu’ils aient été soumis à des tests d’efficacité avec la présentation d’un rapport à l’appui ? Faut-il qu’ils soient vendus moins de la moitié du prix ? Faut-il une garantie sur X années de leur capacité de production ? Bref, quels seraient les arguments qui pourraient vous convaincre de vous équiper de tels panneaux qui, pour l’instant, sont stockés sans réel réemploi.

Beem Battery : le stockage en prime

Beem Battery est le troisième équipement proposé par la société. Ces batteries peuvent d’ailleurs être couplées aux deux solutions, Beem Roof et Beem On afin de stocker le surplus d’énergie produite dans la journée en vue d’alimenter ensuite la maison lors de pics de consommation. Grâce à la présence de ces grosses batteries, les économies réalisées atteindraient cette fois-ci un seuil de 80 % en moyenne.

Chez Beem, on n’hésite pas à parler de maison autonome en production d’électricité pour certaines régions de France et sous certaines conditions d’équipement. La comparaison est toutefois faite sur le site avec un exemple à Marseille d’une maison équipée d’une batterie (dont on ignore la capacité et le coût) reliée à une solution Beem Roof de 3 kWc. De quoi garantir une autonomie de 75 % pour le foyer et une économie de 1485 euros sur la facture annuelle.

Trop beau pour être vrai ? Difficile à dire. Quoi qu’il en soit, c’est pour ces raisons que les prix des batteries sont avant tout communiqué avec les solutions Beem On et Beem Roof. Comptez ainsi un prix qui débute à 11 900 euros pour l’offre Beem Battery + Beem Roof, aide de l’état déduite et pose incluse. L’autre offre proposée par Beem sur son site internet concerne cette fois-ci l’achat d’une batterie associé à un Beem Kit de première génération ou un Beem On. Le prix indiqué sur le site est de 7 500 euros, sans la pose, que vous pourriez faire vous-même dans le cas présent, mais les détails nous manque.

S’agit-il alors d’un kit Beem On, plus compact et plus performant ? Ou d’un Beem Kit de première génération ? En quelle puissance ? Concernant la batterie en revanche, nul doute qu’il devrait s’agir du petit modèle, offrant une capacité de 6,7 kWh. L’occasion de conclure avec les capacités qui s’étendent jusqu’à 13,4 kWh et préciser également que toutes font appel à des cellules de type LFP  (Lithium Fer Phosphate), pour leur durée de vie et leur capacité à encaisser les charges et décharges complètes récurrentes.