Entre tutoriels TikTok viraux et importations massives de panneaux, les Pakistanais transforment leurs toits en centrales photovoltaïques, à tel point que le solaire est devenu la première source d’électricité nationale en 2025.
Et si TikTok aidait la transition énergétique ? Des vidéos montrant des Pakistanais qui installent eux-mêmes des panneaux solaires, de Lahore à Karachi, avec plus d’enthousiasme que de technicité, ont circulé sur le réseau social. Certains posent les modules… directement au sol, sans supports, face au soleil, selon des images captées par satellite. La demande sur le réseau électrique national a mystérieusement chuté alors que l’économie ne ralentissait pas. Ces installations alimentées par des panneaux chinois bon marché et des tutos TikTok ont entraîné une baisse de 35 % des ventes de diesel en une seule année.
À lire aussiCes Youtubeurs qui bricolent des centrales électriques et recyclent des batteriesAu Pakistan, le solaire représentait moins de 2 % du mix électrique en 2020, atteignait 10,3 % en 2024 et culminait autour de 24 % durant les cinq premiers mois de 2025. Il dépasse aujourd’hui le gaz, le charbon, le nucléaire et l’hydroélectricité. Pour y trouver une explication plus concrète que la viralité des vidéos, l’AFP nous apprend que ce bond du solaire, tout sauf orchestré par l’État, est le résultat d’un ras-le-bol généralisé devant les coupures à répétition et des factures d’électricité devenues exorbitantes (jusqu’à +155 % en trois ans).
L’agence Reuters relève encore que les importations de panneaux solaires chinois bon marché représentaient 3 500 mégawatts (MW) en 2022, 16 600 MW en 2024 et plus de 10 000 MW importés dès les premiers mois de 2025.
À lire aussiIls entendent une explosion et accusent à tort la chute d’une éolienneLe gouvernement pakistanais, pris de court et dépassé par cette explosion de panneaux solaires, a alors réagi en instaurant une taxe de 10 % sur les panneaux solaires importés et en réduisant la rémunération accordée aux particuliers revendant leur surplus au réseau.
« Le Pakistan est clairement un chef de file dans l’énergie solaire sur toit », relève Dave Jones, analyste en chef chez Ember cité par l’AFP. Cette réussite ne dissipe toutefois pas les inquiétudes du gouvernement, déjà fragilisé par un déficit colossal de huit milliards de dollars (6,8 milliards d’euros) dans le secteur électrique. Car derrière l’essor du solaire, Islamabad continue d’accumuler les charges : importations massives d’énergies fossiles revendues à perte aux distributeurs publics et obligations contractuelles envers des producteurs privés – parfois détenus par des intérêts chinois – qu’il doit rémunérer à prix fixe, quelle que soit la demande.
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