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Où sont passés les réseaux de chaleur en France ?

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Par Ugo PETRUZZIPublié le 17 juin 2025
Des canalisations du réseau de chaleur de Liepzig (Allemagne) / Image : Wikimedia - August Geyler.

La France accuse un sérieux retard dans le développement des réseaux de chaleur renouvelable, essentiels pour décarboner le chauffage urbain selon la FNTP.

Dans une étude publiée le 22 mai, la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) chiffre les investissements nécessaires pour atteindre les objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) en termes de réseaux de chaleur à 892 millions d’euros par an d’ici à 2035. À ce rythme, la chaleur livrée par les réseaux devrait être multipliée par trois, pour atteindre 90 térawattheures (TWh), conformément à la PPE.

Pour y parvenir, 595 km de réseaux doivent être construits chaque année. C’est énorme quand la moyenne actuelle tourne autour de 353 km par an. En comparaison, seulement 343 millions d’euros ont été investis en 2021, et encore moins en 2022 (311 millions d’euros). « Si cette tendance ne s’inverse pas rapidement, l’objectif de 2035 sera compromis », avertit la FNTP.

L’étude souligne également un facteur souvent négligé : le coût de la maintenance. En raison du vieillissement du réseau existant et de la future hausse du prix du linéaire, la fédération estime que les dépenses d’entretien devront doubler d’ici à 2035. En additionnant investissement et maintenance, plus de 1,2 milliard d’euros par an seraient nécessaires pour soutenir durablement le secteur.

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Des objectifs à atteindre grâce au soutien public

Dans ce contexte, le fonds chaleur, principal levier public de soutien, apparaît largement insuffisant. Malgré sa reconduction à 800 millions d’euros dans le budget 2025, il ne permettrait pas de couvrir l’ensemble des besoins identifiés. La FNTP appelle à un renforcement significatif des aides publiques et à une diversification des modèles économiques pour inciter collectivités et acteurs privés à s’engager davantage.

Le syndicat professionnel pointe aussi les obstacles réglementaires et administratifs. Les procédures de raccordement sont trop longues et complexes pour permettre la naissance de nouveaux réseaux. La FNTP appelle une simplification des démarches et une meilleure planification territoriale.

Alors que les discussions sur les objectifs de la PPE à travers la PPL Gremillet patinent, la FNTP invite les pouvoirs publics à ne pas sous-estimer le rôle des réseaux de chaleur pour se passer des chaudières à gaz notamment. En matière de chaleur, l’UE dépend encore massivement du gaz fossile russe et son achat d’énergies fossiles déséquilibre sa balance commerciale.

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