AccueilNucléairePlus de 800 MW : le réacteur nucléaire EPR de Flamanville redémarre en fanfare

Plus de 800 MW : le réacteur nucléaire EPR de Flamanville redémarre en fanfare

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Par Kevin CHAMPEAUPublié le 20 octobre 2025
L'EPR de Flamanville / Image : EDF, modifiée par RE.

On a presque douté que ce jour puisse arriver. Après quatre mois d’arrêt pour cause de travaux de modification de soupapes, l’EPR de Flamanville a enfin redémarré. Il reste désormais à savoir s’il parviendra à atteindre sa puissance maximale avant la fin de l’année.

Il aurait dû redémarrer en juillet, mais il aura finalement fallu quatre mois avant que les équipes d’EDF puissent finalement relancer le réacteur nucléaire le plus puissant de France. C’est dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 octobre, à 00h33 que le cœur du réacteur s’est remis à fonctionner. Pour le moment, pas question d’atteindre sa puissance maximale. Il devrait d’abord atteindre les 75 mégawatts (MW) d’ici le 18 octobre avant de viser les 60 %, puis les 80 % de la puissance maximale. Au moment où nous publions cet article, l’EPR de Flamanville dépassait les 814 MW, soit environ 50 % de sa puissance nominale. Si tout va bien, le réacteur devrait atteindre sa puissance maximale d’ici le 21 décembre, un an presque jour pour jour après son raccordement au réseau.

Pour rappel, le réacteur devait initialement être arrêté pour des tests de variation de puissance. Mais un problème d’étanchéité sur les soupapes du pressuriseur a été détecté, ce qui a conduit EDF à mener des investigations, puis des réparations.

Une histoire de soupapes

Le pressuriseur est un équipement indispensable du réacteur nucléaire, qui a pour rôle de maintenir la pression du circuit primaire à 155 bars. Il possède des soupapes qui sont positionnées à son sommet, et doit répondre à des exigences d’étanchéité très élevées. Or, des fuites ont été constatées par EDF sur 2 des 3 soupapes, entraînant une perte d’eau de 7 litres par heure. D’ailleurs, ce défaut n’est pas unique au réacteur de Flamanville puisque d’autres EPR dans le monde ont subi le même problème. Les équipes d’EDF ont donc dû démonter puis analyser les soupapes en question. Les surfaces assurant l’étanchéité ont été polies pour atteindre le niveau d’étanchéité recherché.

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Une belle année pour le parc nucléaire français

Malgré les éternelles péripéties liées à l’EPR de Flamanville, le reste du parc nucléaire français affiche d’excellentes performances, au regard de la puissance installée. Si EDF visait une production comprise entre 350 et 370 TWh sur l’année 2025, le groupe vise désormais 365 à 375 TWh. Selon le groupe, cette performance est rendue possible grâce à une meilleure gestion des arrêts de tranche, ces périodes de maintenance nécessaires à l’entretien et au chargement d’un réacteur.

Depuis 2019, EDF aurait, en effet, revu son organisation à ce sujet pour devenir plus efficace, à travers un plan d’action appelé « Start 2025 ». Ainsi, 18 des 33 arrêts prévus en 2025 ont, en réalité, été plus courts que prévu. Si EDF a en tête l’objectif de franchir la barre des 400 TWh de production sur une année, atteinte pour la dernière fois en 2015, le groupe aura le même objectif pour les deux prochaines années, à savoir entre 350 et 370 TWh.

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