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Flambée annoncée des prix des carburants E85 et B100

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Par Hugo LARAPublié le 15 octobre 2025
Illustration : Wikimedia - Jelger, modifiée par RE.

La fin de la défiscalisation de l’E85, prévue dans le budget 2026, pourrait renchérir le litre d’environ 50 centimes. Une douche froide pour les automobilistes qui ont converti leur véhicule à ce biocarbuant, mais aussi pour toute une filière.

Le projet de loi de finances 2026 présenté par le gouvernement Lecornu rebat les cartes de la fiscalité énergétique. Si certaines mesures réjouissent le monde agricole, d’autres inquiètent les usagers : l’avantage fiscal accordé à l’E85, carburant plébiscité pour son prix bas, sera progressivement réduit. Une orientation qui pourrait faire bondir son tarif d’ici trois ans, selon l’association 40 millions d’automobilistes.

L’E85, victime collatérale d’un virage budgétaire

Commercialisé en moyenne à 0,71 €/L actuellement, le superéthanol E85 pourrait voir son prix grimper jusqu’à 1,20 € d’ici 2029. Une hausse de 40 à 50 centimes qui anéantirait l’intérêt économique de ce biocarburant pour plus d’un million d’usagers, dont une bonne partie a investi dans un coûteux boitier de conversion. « Non seulement le carburant devient plus cher, mais l’incitation à adopter une alternative plus écologique est affaiblie », alerte l’association.

Deux fois moins cher que l’essence, l’E85 s’est imposé comme un bouclier contre la flambée des prix à la pompe. Pour nombre d’automobilistes, c’est un levier de pouvoir d’achat autant qu’un choix de sobriété. En réduisant cet avantage, le gouvernement fragiliserait un carburant accessible à des foyers déjà touchés par l’inflation. Il rendrait toutefois le véhicule électrique plus compétitif, s’il est rechargé avec une électricité à bas coût.

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Une filière agroéthanol fragilisée

Produit à partir de betterave, de blé ou de maïs, le bioéthanol soutient une partie du revenu agricole français. La FNSEA s’inquiète d’un effet domino : recul de la demande intérieure, pression accrue des importations et perte de compétitivité face à d’autres biocarburants, risque de casse sociale dans les zones rurales.

En misant sur un redressement budgétaire, le gouvernement prend le risque d’affaiblir une alternative plus vertueuse que le sans-plomb. Entre économie nationale et économie du quotidien, le curseur reste délicat à placer.

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