En puisant les calories du sol, il est possible de chauffer son domicile à moindres frais. Toutefois, l’installation d’un tel système de chauffage peut s’avérer coûteux et complexe. Le « mur géothermique » prêt-à-poser est l’une des solutions pour rendre l’opération plus simple et moins coûteuse.

La géothermie de surface à basse température, raccordée à une pompe à chaleur géothermique, est applicable presque partout, ce qui la rend apte à une large diffusion. Le choix des techniques disponibles permet de répondre à presque toutes les situations.

Ces techniques sont principalement :

  • Le captage horizontal à faible profondeur 0,60 à 1,20 m.
  • Le captage vertical par sondes à profondeur de 80 à 120 m.
  • Le captage par corbeille à profondeur de 3 à 5 m.

L’entreprise française Freeheat, créée il y a dix ans, est à l’origine d’un « mur géothermique » prêt à poser appelé « Caleonet ». Cette technique de captage de l’énergie géothermique de surface, mais verticale, s’installe dans des tranchées de 3,5 mètres de profondeur et 0,6 m de large. Il est similaire à la famille des « corbeilles » qui sont cylindriques. Le mur Caleonet, lui, est vertical et s’apparente à une véritable façade de tubes caloporteurs enfouie sous le sol. Bien entendu, le remblai est de la terre et du sable et non pas du béton ou d’autres matériaux, la notion de « mur » est une image.

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Principe et avantages du mur géothermique

C’est un échangeur préfabriqué, qui s’installe dans une tranchée, qui peut être creusée avec une minipelle de 3,5 tonnes, ce qui permet un accès simple au terrain et un travail simplifié de terrassement, avec les avantages suivants :

  • Situé à une profondeur suffisante pour avoir un très bon rendement.
  • Installation très rapide à l’aide de la pelleteuse, voire une minipelle.
  • Prix beaucoup plus abordable que la géothermie verticale et moins cher que les corbeilles.
  • Plus profond que la géothermie horizontale pour un meilleur rendement en hiver comme en été.
  • Indépendant des constructions comme les fondations.
  • Moins profond que la corbeille, avec un meilleur rendement.

Le mur géothermique, avec sa hauteur de 1,8 m, peut s’implanter entre -1 et -4 m de profondeur. À cet endroit, la température varie moins qu’en surface, pour converger vers la température moyenne annuelle à une profondeur de -10 m. En France métropolitaine, la température moyenne est comprise entre 10 à 15 °C. Le mur géothermique fonctionne donc dans une zone plus resserrée de température par rapport à la corbeille.

En été, pour rafraîchir, on a besoin d’une eau à 18 °C pour l’injecter dans un plancher chauffant, ou des ventilo-convecteurs très basse température, ou un gainable. Si le mur est implanté entre -1 m et -4 m, alors il reste toujours en dessous de 18 °C. On peut donc fonctionner en géocooling et rafraîchir à moindres frais.

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Combiner le mur géothermique avec le solaire ?

Avec une domotique intégrant mur géothermique, pompe à chaleur (PAC) et panneaux solaires hybrides, Freeheat améliorerait le rendement du captage et de l’installation :

  • Solaire en complément du mur géothermique : l’eau géothermique entre plus chaude dans la PAC pour booster le rendement.
  • Stockage temporaire de la chaleur solaire dans le mur géothermique pour utilisation désynchronisée.
  • Roof Cooling la nuit pour augmenter la performance ou du géocooling ou rafraîchir les murs l’été pour recharger le géocooling.
  • Le faible coût et rapidité de mise en œuvre (au moins /2, voire /3 par rapport à la géothermie traditionnelle).
  • Pour le chauffage : le fait d’utiliser des PAC géothermiques, qui ont prouvé une durée de vie 70 % plus longue que des PAC air/air et air/eau, et donc un impact non négligeable sur l’investissement et les émissions de gaz à effet de serre.
  • Le fait que l’on s’adresse à un marché non couvert actuellement, celui des petits projets.
  • Le fait de creuser des tranchées permet de dépenser moins de carburant pour les engins de chantier, par rapport à la géothermie traditionnelle de surface.
  • Le fait que d’être à -2 à -4 m par rapport à -0,6/-1,2 m pour la géothermie de surface traditionnelle, permet d’augmenter fortement le rendement des PAC et permet le géocooling.

C'est quoi le Géocooling ?

Il s’agit d’un anglicisme qui désigne l’utilisation de la faible température du sous-sol proche de la surface (à environ 10 °C) pour rafraîchir directement l’air d’un logement en été. Concrètement : de l’air circule dans des tuyaux placés sous terre, est refroidi naturellement puis injecté dans l’habitat sans nécessiter de pompe à chaleur. C’est une méthode très sobre en énergie, puisqu’il ne nécessite pas de compresseur. Un simple ventilateur suffit pour assurer la circulation d’air.

Quel dimensionnement pour le mur géothermique ?

Pour le calcul des pompes à chaleur, en fonction de l’altitude bien sûr, on va trouver environ 1 mur géothermique par kW de puissance de la pompe à chaleur. La puissance moyenne du mur est de 1 400W. Deux à quatre murs sont nécessaires pour chauffer une maison de 100 m², selon Freeheat et le niveau d’isolation, qui propose une étude systématique et gratuite. Les distances minimales à respecter entre les capteurs et les autres éléments du site sont :

– 3 mètres pour les fondations, puits, fosses septiques, évacuations

– 2 mètres pour les arbres si mur installé au-dessus des -2 m

– 1,50 m pour les réseaux enterrés non hydrauliques.

À noter que le mur géothermique est éligible aux aides à la rénovation énergétique.