Dans la mouvance du développement éolien offshore en Belgique, deux initiatives viennent de voir le jour pour permettre à tout citoyen d’investir désormais dans les éoliennes de la Mer du Nord.

Il existe déjà des dizaines de sociétés coopératives en France offrant aux citoyens la possibilité d’investir dans des projets d’énergie locaux. La plupart sont nées dans le sillage d’un parc éolien ou d’une installation photovoltaïque, parfois dans le but de construire un réseau de chaleur ou de rénover une turbine hydroélectrique, ou encore pour proposer un investissement diversifié dans un mix de projets renouvelables. On peut citer Energie Partagée, Enercoop, Eoliennes en Pays de Vilaine, La Ferme Eolienne d’Avessac, Begawatts, Les Ailes des Crêtes, et des dizaines d’autres. 

Un dividende compris entre 4% et 6%

En Belgique, ECO2050 est la première coopérative à investir dans le secteur de l’éolien offshore.

Tout est parti de la province du Limbourg flamand, où un certain nombre de communes, qui détiennent un fond d’investissement dans les énergies renouvelables, appelé Nuhma, ont décidé d’ouvrir le fond au public à hauteur de 20%.

L’objectif est d’ « impliquer les citoyens directement dans la transition énergétique et leur proposer un investissement intéressant assorti d’un dividende », explique Ludo Kelchtermans, CEO de Nuhma.

Pour permettre d’investir directement dans l’éolien offshore, une division offshore de Nuhma, appelée Z-Kracht, a été mise sur pied. Z-Kracht a contracté un emprunt subordonné auprès de la coopérative ECO2050, créée à son tour pour récolter les fonds auprès des citoyens, et dont les actions peuvent être souscrites par tout un chacun au prix de 50 euros. La coopérative investit directement dans trois parcs offshore au large des côtes belges (C-Power, Rentel et Seamade).

Pendant la phase de construction, ECO2050 percevra de Z-Kracht un intérêt de 6%.

Mais une fois le projet devenu opérationnel, ce sera un dividende compris entre 4% et 6% qu’ECO2050 versera aux souscripteurs, selon que l’année précédente a été venteuse ou non.

Un succès mitigé

Depuis juillet dernier, une deuxième coopérative, baptisée North Sea Wind, ouvre son capital aux citoyens qui veulent placer une partie de leurs économies dans l’éolien offshore.

Chaque citoyen peut souscrire des parts de 250 € jusqu’à un montant total de 1250 €.

Derrière cette initiative qui vise à récolter 20 millions d’euros se trouve Parkwind, un des grands acteurs de l’éolien offshore en Belgique, qui a pour actionnaires le groupe Colruyt, ainsi que la société d’investissement flamande PMV. Parkwind est actuellement actionnaire de trois parcs opérationnels au large des côtes belges, Belwind, Northwind et Nobelwind, alors qu’un quatrième parc est en construction, Northwester 2.

Le taux d’intérêt offert variera entre 5,5 et 6,5%. Une fois déduits les frais de structure, les coopérateurs propriétaires de North Sea Wind pourront espérer un rendement annuel brut de 4,24%.

Les initiateurs du projet espèrent toucher quelque 20.000 personnes, mais en date du 16 septembre dernier, le public s’est montré plutôt frileux à investir dans l’éolien : la coopérative de Parkwind n’a réussi à récolter que 19% des 20 millions visés.

L’opération de financement participatif devant atteindre 10 millions au minimum, North Sea Wind devrait en principe annuler l’opération et rembourser ses coopérateurs. C’est pourquoi, à quelques jours de l’échéance fixée initialement au 21 septembre, la période de souscription vient d’être prolongée jusqu’au 23 novembre 2019, et le plafond d’investissement rehaussé de 1250 € à 5000 € par souscripteur.

Tout comme avec ECO2050, les souscripteurs ne seront pas détenteurs d’une part de copropriété des éoliennes, mais souscriront à un emprunt, puisque North Sea Wind fournira un prêt à Parkwind sur lequel cette dernière payera un taux d’intérêt qui variera entre 5,5 et 6,5%.