Fin 2018, la France comptera 40 000 ménages qui ont choisi d’installer des panneaux photovoltaïques sur leur toit. Mais vaut-il mieux autoconsommer son électricité, ou vendre totalement sa production à EDF ?

Autoconsommation n’est pas autoproduction

On entend par autoconsommation le fait de consommer soi-même l’énergie que l’on a produite sur place. L’autoconsommation permet de tendre vers l’autonomie énergétique tout en étant acteur de sa propre consommation.

Il y a souvent confusion entre autoconsommation et autoproduction, deux termes qui, à première vue, ont des significations fort proches, mais qui désignent des concepts bien différents.

L’autoconsommation prend en compte la production d’électricité de ses panneaux photovoltaïques, et désigne la proportion de cette énergie qui est consommée sur place. On ne tient donc pas compte de l’énergie éventuellement puisée sur le réseau.

Par ailleurs, l’autoproduction fait appel à la quantité totale d’énergie consommée (produite par ses panneaux solaires et achetée sur le réseau), et établit le rapport entre la part de cette énergie produite sur place, et la quantité totale d’électricité nécessaire pour couvrir ses besoins.

Avec une installation photovoltaïque sous-dimensionnée, on peut très bien autoconsommer 100% de sa production, mais n’autoproduire que 40% de ses besoins totaux, par exemple.

Vendre ou autoconsommer : que choisir ?

L’Etat français offre deux possibilités : la vente totale de l’électricité produite, ou l’autoconsommation, avec vente du surplus si nécessaire.

L’autoconsommation est la forme la plus locale de l’économie circulaire.

Il semble dès lors plus logique, dans une approche durable, de chercher d’abord à autoconsommer sa production d’électricité. Mais l’Etat français offre également la possibilité de procéder à la vente totale de sa production à EDF.

Les deux formules sont pertinentes, étant donné que toute production solaire permet d’effacer une production équivalente au gaz, émettrice de CO2.

A l’analyse, le mécanisme de soutien que l’Etat a mis en place donne, sur le long terme, un avantage sensible à la vente totale de l’électricité.

Nous rappelons les tarifs en vigueur pour l’autoconsommation et la vente totale d’électricité :

Tarif d’achat du kWh en autoconsommation :

Outre la prime à l’investissement, l’Etat vous donne le droit de vendre l’électricité non consommée à EDF à 10 c€/kWh pour une installation jusqu’à 9 kWc.

La vente d’un excédent de 2 000 kWh par an vous rapporterait dans ce cas 2000 x 0,10 = 200 €/an.

Au-delà de 9 kWc, le tarif de vente diminue à  6 c€/kWh vendu.

Tarif d’achat du kWh en vente totale :

Vous pouvez choisir d’investir dans une installation photovoltaïque exclusivement dans le but de vendre la totalité de votre électricité à EDF.

Dans ce cas, l’Etat n’octroie pas de prime à l’investissement, mais vous donne droit à un tarif d’achat bonifié. Le prix d’achat en vente totale dépend de la puissance de votre installation et de son degré d’intégration au bâti – en abrégé IAB

Le tarif d’achat du kWh photovoltaïque est fixé trimestriellement par la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), pour une durée de 20 ans. Vous trouverez ci-dessous le tarif applicable aux demandes de raccordement au réseau déposées entre le 1er juillet et le 30 septembre 2018:

On note ainsi que pour les petites installations IAB et ISB, le prix d’achat est sensiblement supérieur au prix auquel vous achetez votre électricité (environ 15 c€/kWh actuellement).

Exemple concret :

Prenons le cas de deux ménages, dont l’un a installé 3 kWc et l’autre 9 kWc, tous deux en Intégration Au Bâti.

Voici le résultat financier après 20 ans, en partant de trois hypothèses :

  • chaque kWc installé produit 1500 kWh/an
  • le kWh acheté sur le réseau coûte 15 c€
  • la consommation des 2 ménages est de 4500 kWh/an.

Un élément qui peut guider votre choix.Avec un coût estimé à 8.500 € pour une installation de 3 kWc, on s’aperçoit que le temps de retour sur investissement sera de 10 ans en autoconsommation, et 9 ans en vente totale, alors qu’avec une installation de 9 kWc, estimée à 16.000 €, le temps de retour sera respectivement de 8 ans et 7 ans.