Patrick Simon est directeur général d’EDP Renewables pour la France et la Belgique. Cette entreprise, active dans 25 pays, est un des leaders mondiaux des énergies renouvelables et le 4e plus grand producteur d’énergie éolienne. M. Simon nous propose aujourd’hui une tribune dans laquelle il démonte, chiffres à l’appui, une série de contre-vérités propagées à l’encontre des éoliennes.
Le réchauffement climatique est en route. Plus nous agirons tard, plus les dégâts sur nos sociétés et notre environnement seront violents. Un des principaux leviers pour amoindrir le choc est la production d’électricité décarbonée : l’augmentation de la production éolienne n’est plus une option, c’est un impératif.
Pourtant, les calculs politiques et les intérêts personnels ont instrumentalisé le sort des éoliennes. En France, parce que l’électricité nucléaire est faiblement émettrice de CO2, certains considèrent qu’il n’y a plus lieu de s’intéresser aux énergies renouvelables. Fin du débat, comme si la question énergétique se résumait à la seule émissions de CO2.
C’est oublier que la vraie question du nucléaire est le danger lié au combustible. Avec le risque d’accident comme à Fukushima ou avec la question des déchets radioactifs, on remplace un risque par un autre, tout aussi grave et à des échéances que nous ne contrôlons pas.
Il ne s’agit pas d’opposer l’éolien au nucléaire. Mais il est paradoxal que le nucléaire devienne la principale motivation des anti-éoliens : ce serait LA solution face au réchauffement climatique ! Et le débat devient caricatural.
Les arguments ignorent toute logique. Calomniez, il en restera toujours quelque chose ! On frise la théorie du complot : approximations, mensonges, exagérations, ignorance. Mais il ne faut pas condamner l’éolien pour de mauvaises raisons.
Une éolienne se recycle à plus de 95 %
Regardons quelques antiennes du discours des opposants. Par exemple, l’argument du démantèlement des éoliennes en fin de vie. Comment peut-on s’inquiéter pour les fibres synthétiques des pales ou les fondations en béton, deux matériaux parfaitement inertes, alors que l’industrie éolienne est parmi les plus vertueuses avec 95 % de recyclage, un pourcentage qui ne cesse d’augmenter ? Précisément, l’avantage des parcs éoliens est qu’ils sont totalement « réversibles », c’est-à-dire qu’ils pourront être intégralement démontés sans laisser de traces.
C’est au contraire un des inconvénients du nucléaire qui génère chaque seconde des déchets radioactifs dangereux pendant des centaines, voire des milliers d’années. Nier les problèmes ou les reporter sur les générations futures est rarement la meilleure attitude – pensons à l’amiante, ou à la centrale de Brennilis dont le démantèlement n’est prévu d’être achevé qu’en 2032, soit 45 ans après son arrêt…
À lire aussi Le démantèlement et le recyclage des éoliennesLes éoliennes tournent plus de 80 % du temps
Pourquoi répéter que les éoliennes ne fonctionnent que 25 % par an alors qu’en réalité elles produisent plus de 80 % du temps ? Les contempteurs confondent le taux de charge, un indicateur théorique, avec le taux de fonctionnement, bien réel et concret, qui comptabilise les périodes de production. Les éoliennes tournent dès que le vent atteint une valeur suffisante, mais leur puissance maximale n’est atteinte qu’avec des vents forts. Dire que les éoliennes ne produisent que 25 % du temps, c’est comme si l’on considérait qu’une voiture n’est utilisée que lorsqu’elle roule à pleine vitesse.
Pourquoi prétendre que l’on ne peut pas compter sur les éoliennes au motif qu’elles dépendent du vent qui est incertain ? Mais intermittence ne veut pas dire aléatoire. Or c’est la prévisibilité qui est le plus important pour le système électrique. La production éolienne est certes variable, mais elle est prévisible avec une grande précision grâce aux prévisions météorologiques.
Par ailleurs, le phénomène de « foisonnement » permet d’équilibrer la production sur le plan national (et en Europe dont le réseau est de plus en plus intégré) : il est rare que le vent soit nul partout en France. Notons que l’intermittence n’est pas l’apanage de l’éolien : les centrales thermiques ou nucléaires ne fonctionnent pas toute l’année non plus. Elles doivent s’arrêter plusieurs semaines pour recharger le combustible et réaliser des travaux de maintenance. Et ces quelques semaines peuvent devenir quelques mois en cas d’aléas. En 2019, les 56 réacteurs français se sont arrêtés chacun 96 jours en moyenne, dont 30 jours non prévus ! Et que dire des reports permanents pour la mise en service de l’EPR ? Ou des arrêts liés aux températures trop chaudes en été ? Les éoliennes sont des moyens de production très fiables : elles ne nécessitent de s’arrêter pour leur maintenance que quelques jours par an. Leur niveau de production est juste variable. Comme une voiture qui roule à différentes vitesses.
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Pourquoi autant insister sur les collisions mortelles avec des oiseaux migrateurs, alors que les routes, les lignes électriques ou les animaux sont une source de mortalité des oiseaux bien supérieure ? Pourquoi ne pas plutôt souligner la quantité d’études ornithologiques réalisées tout au long de la durée de vie des ouvrages ? Il en résulte souvent des décisions d’arrêter les éoliennes à certains moments de la journée, par exemple au crépuscule pour préserver les chauves-souris ou à certains moments de l’année correspondant à des périodes migratoires : c’est ce qu’on appelle le « bridage ». Et, au-delà des oiseaux, pourquoi ne pas rappeler toutes les études sur la biodiversité locale réalisées avant la construction d’un parc éolien qui permettent de mieux connaître, et donc de mieux protéger, les espèces animales ou végétales dont personne ne se préoccupait auparavant ? Enfin, pourquoi ne pas rappeler qu’un danger bien plus grave guette l’ensemble de la faune et de la flore si nous n’agissons pas : celui du réchauffement climatique qui entraînera la disparition de nombreuses espèces.
À lire aussi Parcs éoliens offshore : un paradis pour les poissons, crabes, moules et autres espèces marinesL’électricité éolienne coûte deux fois moins cher que l’électricité nucléaire
Comment peut-on affirmer que l’électricité éolienne est chère, quand c’est aujourd’hui le moyen de production le plus économique avec le solaire ? Le coût de l’électricité est calculé en divisant la totalité des montants investis pour la construction ou dépensés pendant l’exploitation par la quantité d’électricité prévue d’être produite. Le coût de l’éolien est deux fois inférieur au coût des nouvelles centrales nucléaires (qui du reste ne sont toujours pas en fonctionnement) : 6 c€ le kilowattheure contre 12 pour l’EPR. L’éolien est bon marché, c’est factuel. Augmenter la part de l’éolien dans la production française contribuera à diminuer le prix de l’électricité pour le consommateur. Depuis cet été, les prix de marché de l’électricité ont atteint des records à cause des hausses des prix du gaz et de la tonne de CO2. Le coût de l’éolien, lui, ne varie pas car le vent est gratuit et inépuisable : il garantit la stabilité des prix dans la durée.
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Comment peut-on prétendre que les touristes renonceront à visiter un château parce qu’il est situé à 5 kilomètres d’une ferme éolienne ? Au contraire, les ressources perçues par les communes aident à développer l’attractivité des territoires. Pour beaucoup, surtout chez les jeunes qui plébiscitent les énergies renouvelables, une éolienne est un marqueur de progrès. Leur esthétique est souvent utilisée pour le décor de films publicitaires ou de jeux vidéo pour symboliser la modernité.
Comment peut-on parler d’un puissant lobby éolien alors qu’il est insignifiant en comparaison du lobby nucléaire ? Comment peut-on parler de développement anarchique de l’éolien alors que la délivrance des autorisations nécessaires à la construction et à l’exploitation des parcs éoliens est strictement réglementée ? Comment peut-on dénoncer un déni de démocratie de la filière éolienne alors que toutes les politiques d’expansion sont votées par le Parlement ?
Comment ignorer le bénéfice de l’indépendance énergétique que permet le vent, ressource locale infinie, alors que l’importation d’uranium ou de gaz nous exposent en permanence à des tensions géopolitiques ?
Nous pourrions aussi parler du mythe des terres rares que l’on trouve davantage dans nos smartphones que dans les éoliennes, et nous pourrions continuer à dénoncer nombre d’arguments des auto-proclamés spécialistes du secteur électrique. Les vrais experts, tant à la CRE (Commission de Régulation de l’Energie) qu’à RTE (Réseau de Transport d’Electricité), ne cessent de rappeler le rôle indispensable de l’éolien pour la transition énergétique. Avec moins de 9 % d’électricité d’origine éolienne, la France est loin derrière ses voisins européens qui ont largement dépassé les 20 % et même atteint les 50% au Danemark !
Finalement, l’essentiel est de comprendre que l’éolien est clairement du côté des solutions. Tout en comprenant aussi que l’éolien ne peut pas lutter seul. L’avenir est dans une combinaison intelligente de tous les moyens de production sobres en CO2. Il n’y a pas de raison de les opposer : il faut au contraire les unir. La bonne santé de notre planète en dépend.
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Même si on est pro nucléaire il faut être pragmatique et se dire que l’implantation de nouvelles centrale sera très difficile voir même impossible. Il ne faut pas oublier que l’étiage (niveau moyen bas des courts d’eau baisse drastiquement tous les ans). N’oubliez pas que le réchauffement climatique est la qu’on le veuille ou non et que ces énormes machines on un besoin démesuré de liquide pour se refroidir. Or ce manque d’eau a obligé l’été 2020 plusieurs centrales de chez nous à ralentir au maximum. Mais ce n’est pas grave on a acheté du courant à l’étranger. Oui c’est… Lire plus »
Que le lobby nucléaire soit plus puissant que celui des renouvelables est une évidence car corrélé aux anciennetés de leur influence respective. 60 ans de bourrage de mou pour le nucleaire et seulement 10 à 15 pour les renouvelables, avant c’était du confidentiel.
Par ailleurs c’est le Kazakhstan qui est devenu nnotre premier fournisseur d’uranium.
Pour ma part, je parie aussi sur l’hydrolien des marées (et des fleuves) qui est encore plus stable et performant en se faisant bien plus discret ! Sauf que le prix dépendra de son industrialisation suffisante !
C’est tentant, mais… Une centrale marémotrice nécessite une forte différence de hauteur d’eau entre la marée haute et la marée basse et la construction de très grands barrages, coûteux et bouleversant la biodiversité. La centrale marémotrice de La Rance connaît de plus de graves problèmes d’envasement. Il existe beaucoup plus de sites ventés en mer que de sites à forts courants de marée, d’où l’intérêt de l’éolien offshore. Quant aux hydroliennes exploitant la force des courants, en mer ou en cours d’eau, ce n’est pas non plus la panacée. La société Hydroquest projetait d’en installer une trentaine sur le Rhône,… Lire plus »
J’approuve tout ce que dit monsieur Patrick Simon, seulement si l’on souhaite démontrer encore plus l’intérêt des Enr, il faudrait prouver qu’avec elles, en plus de pouvoir faire de l’hydrogène, on pourrait également faire du stockage de masse sans batterie, de façon tout à fait autonome et ainsi pouvoir proposer au choix de l’électricité ou du gaz h2. Pouvoir produire au choix, de l’électricité ou du gaz H2, est un avantage supplémentaire. Parce qu’une production électrique sans passer par l’étape du gaz permettrait d’augmenter les volumes produits. Donc de multiplier la production électrique qui pourrait être suffisante pour apporter une… Lire plus »
Cet article reprend les arguments véridiques et vérifiables que les partisans et les gestionnaires de l’éolien ne cessent de présenter depuis des années. Il s’agit d’arguments indéniables, et pourtant leur sont inlassablement opposés les mêmes rengaines hostiles, éculées et de mauvaise foi criés par les croisés de l’anti-éolien, même si ces derniers se présentent maintenant souvent sous une apparence moins catégorique et sectaire au regard de l’évolution générale des technologies et des coûts des différentes énergies. Malgré les termes mesurés et ouverts de cette tribune, des critiques fusent, il y aurait selon certains trop d’éolien et pas assez de nucléaire… Lire plus »
On pourrait aussi rajouter à votre commentaire les besoins d’eau constant qui risque de mettre en panne nos chères et chers centrales, au moment ou on en aurait le plus besoin (canicules à répétition ). Et les conséquence de l’extraction du minerais et du transport de la matière en terme de CO2.Il faut voir les images et les conséquences du désastre que cette extraction dans les pays concernés ? https://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/exploitation-de-luranium-au-niger-nous-avons-herite-de-la-pollution-durable_2378413.htm
Comment peut-on être si malhonnête intellectuellement ?
Encore un article ”sur commande”…
Il est particulièrement malhonnête de parler de la malhonnêteté des autres sans apporter la moindre preuve, ni même la moindre présomption pouvant éventuellement laisser supposer que ce qu’il dit n’est peut-être pas tout à fait exacte.
Oui, ça c’est de la perfidie, oui, ça c’est vraiment malhonnête !
« Il est rare que le vent soit nul partout en France »
Il suffit de consulter le site electricitymap pour constater le contraire. Idem a l’échelle de l’Europe.
Je suis un fervent défenseur du nucléaire (on m’a plus souvent appelé lobbyiste du nucléaire qu’autre chose) mais même moi, je reconnais que le tout éolien est possible. Utiliser la production instantanément d’électricité éolien (via les différentes sources) pour en déduire qu’il n’y a pas de vent, c’est comme appeler son voisin, lui demander s’il fait jour et en conclure qu’il fait jour partout. Il y a de nombreuses cartes des vents pour l’Europe et comme l’a montré Serge Rochain, à l’échelle française, il n’y a eu que 4 jours (non-contigus) sans vent à l’échelle de la France. Même si… Lire plus »
On ne peut pas dire que l’Allemagne ait fait mieux que la France de ce côté là. La grande majorité de ses éoliennes sont concentré au nord (très peu de puissance raccordé au sud). Du coup, on ne peut pas vraiment parler de foisonnement dans ce cas là, il suffit que les deux landers principaux n’aient qu’un vent faible et 50% de la production s’effondre. On est sensiblement dans le même cas de figure avec nos éoliennes. La théorie était bonne, il faut implanter en priorité dans les zones à fort rendement. Mais comme la plupart des projets sont le… Lire plus »
Qu’il y ait toujours un peu de vent je veux bien le croire mais ce vent est-il suffisant pour remplacer le nucléaire et le gaz? Non. Sur electricitymap vous constaterez très souvent que la production éolienne est à moins de 5% de sa capacité théorique.
Je vais sûrement me répéter mais regarder la production d’électricité éolienne pour en déduire qu’il n’y a pas de vent est un raccourci facile (et bien souvent faux). Ça veut uniquement dire que le vent n’est pas ou peu présent dans les zones d’implémentation actuelles des éoliennes (donc 3 grandes régions principales dont deux dans le même couloir de vent). Entre le climat océanique sur la façade ouest, le climat méditerranéen au sud-est et au climat continental à l’est et au nord est, on est assez varié en terme de vent (et surtout, c’est prévisible à moyenne échéance). Dans le… Lire plus »
Prenons un parc éolien de 100 GW en France (en « équivalent éolien terrestre », compter le double de rendement en offshore), ce qui est tout de même assez ambitieux, qui produirait 40% de l’électricité de la demande d’aujourd’hui (mais 20% de celle d’une société décarbonée). La puissance effective dépasserait rarement les 70 GW, et même si elle l’a dépassait, celle-ci serait écrêtée. La puissance effective serait également rarement en-dessous de 10 GW en automne et hiver. On va considérer que le foisonnement européen peut apporter 10 GW de compensation si nécessaire, et donc de réduction du back-up. Il reste un back-up… Lire plus »
Se passer du nucléaire à courte échéance, je crois que personne ne le demande. Toute notre industrie de production d’électricité est basée sur le nucléaire et on a même mis 50 ans pour y arriver et sans rien faire ou presque ces 10 dernières années pour le remplacer par autre chose. Si l’on ne veut pas se retrouver sans outils de production il faut activement développer le successeur dont je souhaite avec de bonnes raisons que ce soit du renouvelable. Nous avons au moins 10 ans pour cela et probablement même plutôt 15 ou 20 mais il nous faut rénové… Lire plus »
Quel pays avec plus d’éolienne que la France produit une électricité moins carbone? Il n’existe aucun exemple actuel de pays avec du nouveau renouvelable sans gaz/charbon à côté.
Mais de toutes les façons Mettre un accident nucléaire certe grave avec le réchauffement climatique en terme de risque pour l humanité c’est se decridibiliser instantanément.
Ce monsieur appartient au lobby eolien. Il a le droit. Il raconte des bêtises Il a le droit.
A minima le journaliste peut le corriger
Après.on sait bien que les lobby « verts » ont bonne presse
Quel pays qui prône le nucléaire n’utilise pas l’énergie fossile pour réguler l’équilibre de son réseau malgré une formidable ressource hydroélectrique que la plus part des autres pays qui ont essayé le nucléaire nous envie pour cela comme la Belgique et l’Allemagne qui se sont vu condamnés à vie à recourir exclusivement aux fossile pour cette régulation et ont décidé en conséquence d’abandonner le nucléaire ? En effet, malgré cette ressource non émettrice de CO2 qui fournit 13% de notre électricité cela ne suffit pas. Par exemple en ce moment même nous brulons à jet continu 8 GW d’un gaz… Lire plus »
Voilà une réponse bien malhonnête. La réalité que vous refusez de reconnaître, c’est bien le fait que notre pays émet nettement moins de CO2 pour produire son électricité que nos voisins champions de l’eolien
La malhonnêteté n’est pas de mon coté, je n’ai jamais dit que les Allemands émettaient moins de CO2 que nous, je n’ai d’ailleurs pas à le reconnaitre puisque c’est un fait qui se mesure chaque jour. La malhonnêteté c’est de feindre croire que je dis cela parce que je signal que le nucléaire à besoin de fossiles même quand il dispose d’une fabuleuse ressource hydraulique pour réguler la charge de son réseau. Et cela après 60 ans de nucléaire que vous voulez comparer à seulement 10 ans de développement des renouvelables chez nos voisins comme vous dites…. ça en revanche… Lire plus »
« L’électricité éolienne coûte deux fois moins cher que l’électricité nucléaire » Ben non, voir les choses comme ça n’a pas de sens car une puissance éolienne seule ne sert à rien, sauf s’il s’agit de produire de l’hydrogène. Aujourd’hui, le gaz fossile (qui sera structurellement cher) et le charbon (qui est l’énergie la plus polluante) sont les principaux régulateurs de la variabilité de l’éolien en Europe (les autres sont: la combinaison avec le solaire, la biomasse (qui restera structurellement chère), l’hydraulique de barrage, les interconnexions, les STEP et autres batteries, et peut-être demain, des centrales à hydrogène ou l’un de ses… Lire plus »
Marc : « Ben non, voir les choses comme ça n’a pas de sens car une puissance éolienne seule ne sert à rien…… Aujourd’hui, le gaz fossile (qui sera structurellement cher) et le charbon (qui est l’énergie la plus polluante) sont les principaux régulateurs de la variabilité de l’éolien en Europe » C’est faux à plusieurs titres dont le premier est d’isoler l’éolien seul que personne ne prétend être une solution à lui seul, sauf vous et seulement pour le démolir. La solution devant succéder au nucléaire, car il faut bien dire ce que l’on veut dire, n’est pas un autre nucléaire dont… Lire plus »
Merci pour ces commentaires qui font du bien vu la désinformation qui est faites autour des Enr en général.
Je suis pour le développement de l’éolien. Mais enfin, dire qu’il est plus pilotable que le nucléaire, c’est vraiment « hors sol »… Le nucléaire n’a d’ailleurs même pas besoin d’être pilotable: une production constante, avec rechargement des voitures électriques pendant la nuit, plus un peu de pompage-turbinage pour les heures de pointes, répondrait parfaitement au besoin. Mais, allez plutôt mettre la pression sur votre présidente de région, Madame Delga, qui semble bien peu volontariste sur l’éolien côté Méditerranée, car votre idée, juste, selon laquelle, le potentiel de régularité de l’éolien à l’échelle nationale, est nettement plus élevé que ce que montre… Lire plus »
Plus pilotable que le nucléaire, pas en l’état bien sur, mais avec un parc construit pour fournir le socle du besoin permanent, il devient plus pilotable que le nucléaire car il est facile de déconnecter autant d’éoliennes que l’on veut avec un gradient de régulation aussi fin que l’on veut sans aucune restriction ce qui est impossible à faire avec des réacteurs nucléaire même construits pour être pilotable, et c’est en raison de cette sophistication que les réacteurs français (au moins un bon tiers du parc) sont les moins performants du monde car, partout ailleurs, ils fonctionne en mode de… Lire plus »
Au niveau de l’éolien terrestre, il y a aussi une problématique d’urbanisme.
Lorsque l’on accorde des millions de permis de construire n’importe où, on finit par trouver des maisons un peu partout, si bien qu’il reste peu d’emplacements pour installer des parcs éoliens sans que ceux-ci se trouvent à proximité immédiate de logements, notamment dans les endroits les plus ventés comme la Bretagne ou l’Aude.
C’est vrai aussi
Il faudrait aujourd’hui une politique d’indemnisation des riverains à proximité des éoliennes dans les territoires les plus ventés tels que l’Aude ou la Bretagne. Ceux-ci auraient donc ensuite le choix entre rester habiter à côté des éoliennes ou partir ailleurs.
Même si cela conduit à augmenter le coût de l’éolien de 60 à 80 euros le MWh, cela reste largement rentable pour des territoires à fort facteur de charge et très utiles à une meilleure répartition du parc à l’échelle nationale.
Je ne vois pas pourquoi on a besoin d’une indemnisation dans ce cas… J’ai moi même passé des vacances en Allemagne au bord de la mer avec des parcs d’éoliennes tout autour (dont la plus proche de petite taille à moins de 100 mètres) et je n’ai pas trouvé ça dérangeant. On vois qu’il s’agit juste d*une question d*habitude et ca n’empêche aucunement les touristes de venir dans la région, c’est plus une question de culture qu’une gêne objective.
SR: « un parc construit pour fournir le socle du besoin permanent, il devient plus pilotable que le nucléaire car il est facile de déconnecter autant d’éoliennes que l’on veut avec un gradient de régulation »
Ça supposerait un parc de taille démesurée, ce qui est impossible en pratique d’un point de vue financier et sociétal.
Il y aura déjà probablement environ 20% d’écrêtement sur l’éolien terrestre et 0% sur l’éolien maritime.
Pourquoi démesuré ? Avec l’offshore et l’accroissement de la taille des éoliennes le facteur de charge est en passe de ne plus avoir qu’un écart de 10% avec celui du nucleaire. Ce qui vaut la peine d’être sérieusement pris en compte sur le plan de l’investissement et surtout à ne pas condamner d’avance car il ne faut pas perdre de vue que très rapidement, une cinquantaine d’années, on n’aura plus aucun choix. Surtout il n’y a aucun problème sans solution à résoudre pour y parvenir, alors que la seule parade a la fin de l’U235, c’est le surgénérateur qui pose… Lire plus »
Anticiper les choses, ou se prendre des énormes gifles… Normalement, « gouverner, c’est prévoir », mais aujourd’hui, « gouverner, c’est démagogie et clientélisme ». Le remplacement de l’uranium 235, du gaz fossile et du pétrole, qui ont été des énergies bon marché, sera cher: PV + éolien + modification du réseau et nouvelles lignes THT pour acheminer l’électricité des parcs offshore vers les métropoles + batteries et STEP + back-up à l’hydrogène (produit essentiellement par PV) et à biomasse. Cela suppose en plus: forte baisse de la consommation par modification du mode de vie et arrêt de production de l’industrie un certain nombre de… Lire plus »
Non, ce n’est pas l’offshore qui nécessite de nouvelles lignes THT les parcs éoliens ne sont jamais de puissances nécessitant la THT ça c’est une quasi exigence des centrales nucléaires qui, de plus, associent les puissances de plusieurs réacteurs. La puissance des parcs éoliens les plus importants sont bien inférieurs en général, et au pire comparables pour les plus gros à des centrales à gaz de 450 MW comme celles utilisés aux Pays-bas qui a tout son réseau domestique en MT et en souterrain. Il y a partout des points de jonction aux lignes THT 400 ou 225 KV sur… Lire plus »
S’il y a un jour 10 GW d’éolien offshore autour de la Bretagne, ça équivaut en puissance à quelques réacteurs nucléaires.
Le prix du PGP dépendra en grande partie… du PV car surdimensionner le parc éolien a peu de chances d’être accepté socialement. S’il y a du gaz de synthèse, il sera produit principalement avec du PV. C’est l’orientation que semble vouloir prendre l’Allemagne, qui dit vouloir investir à fond dans le PV, notamment pour fabriquer de l’hydrogène. La part du solaire en Allemagne en décembre/janvier n’est que de 1,6% contre 19% en juin/juillet, soit un rapport de 1 à 12 (qui est bien sûr moindre en France, et encore plus en Espagne). L’Allemagne sera donc obligée de couvrir une grande… Lire plus »
Cela dit, la pilotabilité du nucléaire n’a plus d’intérêt. Elle en avait un lorsque la capacité nucléaire disponible était supérieure à la demande à certains moments de la journée, ce qui n’est plus le cas, et qui va l’être de moins en moins avec le vieillissement du parc, quand bien même quelques nouveaux EPR arriveraient dans 15 ou 20 ans. Le nucléaire va devenir un socle constant qui ne va faire que diminuer en valeur, et encore plus en % de la production totale d’électricité. Le nucléaire n’avait pas vocation non plus de servir de back-up à l’éolien, car la… Lire plus »
Quant à l’effondrement à venir, il a déjà commencé: fin novembre 2012, le nucléaire était à 55 GW et la France exportait. Aujourd’hui, il est 42 GW, et la France importe… beaucoup. Parce que la faible installation annuelle de 1 GW d’éolien terrestre + 1 GW de PV n’a pas du tout compensé le vieillissement du parc nucléaire. Pour remplacer les 2,5 GW par an de capacité nucléaire que va perdre la France dans quelques années, il faudrait environ 5 GW de PV + 2 GW x 12 heures de STEP ou batteries + 2 GW d’éolien offshore + 2… Lire plus »
C’est encore loin d’être un effondrement. L’effondrement commencera vraiment quand la décision de réengager notre avenir sur le nucléaire sera effective, s’i elle est prise, car on cessera d’investir dans le renouvelable, on détruira même la plupart de ce qui aura été construit au prétexte fallacieux que grâce au nucléaire cela ne sert à rien, on réincitera les jeunes à n’entreprendre des études techniques et scientifiques qu’orientées vers la physique nucléaire, on ne construira plus de méthaniseurs, pyrogazéificateurs et autres dispositifs permettant de disposer de renouvelables pilotables…. et une génération plus tard quand le nucléaire se sera effondré faut de… Lire plus »
PS: c’est en ce moment l’éolien espagnol et, indirectement, les barrages de Norvège et de Suède qui nous fournissent, alors même qu’il y a beaucoup de vent.
La France importe d’Espagne où la production éolienne est forte, et d’Allemagne, où la production éolienne est faible. La production des centrales thermiques allemandes est forte, durant toute cette semaine d’ailleurs. Pour pouvoir exporter vers la France, l’Allemagne importe elle-même de Norvège, de Suède, et du Danemark, lequel importe lui-même de Norvège et de Suède.
Oui ce sont les transferts physiques…. le foisonnement au niveau de l’Europe qui est en marche. Mais si nous étions effectivement équipés pour fonctionner au renouvelable et en l’occurrence en éolien nous n’aurions nul besoin d’importer en ce moment :
Cartes des vents en France (meteorama.fr)