L’entreprise française CréaWatt, qui produit des panneaux photovoltaïques souples, est en difficulté depuis plusieurs mois. Le tribunal de commerce d’Orléans vient de prononcer sa mise en redressement judiciaire.
CréaWatt, c’est une entreprise française, lancée en mars 2020 dans le Loiret. Elle propose des panneaux solaires photovoltaïques qui peuvent être installés sur des bâtiments dont les structures ne permettent pas de supporter les solutions plus classiques. Des panneaux solaires sans aluminium ni verre, seulement avec de la fibre de verre et de la résine polyester. Plus souples et plus légers, donc. Mais aussi faciles à installer grâce à un système de bandes autoagrippantes développé en collaboration avec Velcro. À l’image de certains panneaux photovoltaïques qui se posent sur les camping-cars. Une solution baptisée Luxsiol à base de panneaux six fois plus légers que les modèles traditionnels — de l’ordre de 3,2 kilos par mètre carré contre environ 20 kg/m² plus habituellement — et susceptibles d’ouvrir à CréaWatt un marché estimé à 100 millions de mètres carrés de toits.
À lire aussiVoici le premier panneau solaire souple « en filet » conçu en France, mais à quoi sert-il ?En début d’année, Jean-Noël Gaine, le fondateur de CréaWatt, un ancien installateur de panneaux solaires photovoltaïques, annonçait crouler sous les commandes. Venues de l’étranger, notamment à cause d’une administration et d’assurances françaises jugées frileuses. Des clients industriels qui souhaitaient, par exemple, équiper leurs camions frigorifiques. Ou des armées désireuses d’installer des panneaux solaires sur des tentes ou des hôpitaux de campagne.
CréaWatt affichait alors encore de belles ambitions. Investir entre 15 et 20 millions d’euros — avec une aide de l’ordre de 3,5 millions d’euros venant de l’État — et embaucher des dizaines de personnes pour monter sa propre ligne de fabrication en France. Parce que jusqu’ici, la cinquantaine de salariés ne faisaient que de l’assemblage à partir de cellules fabriquées en Chine par le partenaire de CréaWatt, Sunman. Les premières machines devaient arriver au mois de juin dernier.
À lire aussiCe puissant panneau solaire est un autocollant !Et voici que ce mercredi 16 juillet, le tribunal de commerce d’Orléans a placé l’entreprise en redressement judiciaire. En cause, justement, le projet de ligne de fabrication qui semble ne pas s’être déroulé comme espéré. Avec, entre autres, une aide de l’État qui ne serait toujours pas arrivée. Les commandes, de leur côté, ont commencé à diminuer. Les salariés, eux, n’auraient pas été payés depuis deux mois.
Pour sortir de l’impasse, CréaWatt envisage d’ouvrir son capital à un nouvel actionnaire. Étranger, peut-être. Il viendrait soutenir Jean-Noël Gaine et le groupe de BTP Baudin Châteauneuf — au capital à hauteur de 20 % —, déjà partenaires. Objectif : injecter de la trésorerie et soutenir un plan de continuation qui pourrait être validé lors d’une audience au tribunal prévue le 3 septembre prochain.
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