AccueilNucléaireLa course aux mini-réacteurs nucléaires SMR prend une folle ampleur

La course aux mini-réacteurs nucléaires SMR prend une folle ampleur

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Par Kevin CHAMPEAUPublié le 15 septembre 2025
Illustration : RE.

L’avenir du nucléaire semble plus que jamais prendre la forme de trois lettres : SMR. Ces petits réacteurs modulaires et industrialisables intéressent de nombreux acteurs économiques sur tous les continents. Des défis restent tout de même à relever. 

Le nombre de projets de SMR ne cesse d’augmenter à travers le monde. Dans la dernière édition de son tableau de bord des SMR, l’Agence de l’énergie nucléaire (NEA) a identifié au total 127 conceptions de SMR, contre 98 l’année précédente. Parmi ces 127, on compte déjà sept projets en activité ou en cours de construction. Ce n’est pas tout, l’analyse de 74 des 127 designs identifiés montre d’abord que cette technologie suscite de l’intérêt à l’échelle internationale, avec une répartition des projets sur tous les continents, et avec une prédominance aux États-Unis, qui compte près de 27 design, suivi de l’Europe avec 20 projets dont 10 en France.

Contrairement aux réacteurs traditionnels, les SMR intéressent particulièrement le secteur privé, en particulier dans le domaine de la technologie et de l’industrie lourde. De nombreux acteurs économiques majeurs, comme Google, Amazon, ou Dow Chemical, voient là un espoir de décarboner leur énergie. De ce fait, sur les 15,4 milliards de dollars de financement recensés par la NEA, 5,4 milliards proviennent du secteur privé. D’ailleurs, trois entreprises de SMR sont cotées en bourse, ce qui indique une confiance croissante des marchés financiers dans ce secteur.

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La problématique du combustible

Tout n’est pas gagné pour autant, car les SMR cumulent les défis technologiques à surmonter, en particulier d’un point de vue combustible. Par exemple, de nombreuses conceptions de SMR reposent sur de l’uranium moyennement enrichi, souvent appelé HALEU. Les capacités industrielles de production de ce combustible sont encore limitées, ce qui pourrait devenir un frein au déploiement de SMR dans les années à venir.

De manière plus générale, les conceptions de SMR sont basées sur des formes de combustible de plus en plus diversifiées, qui n’ont pas encore été autorisées ou qualifiées pour cette utilisation. Toujours selon le rapport de la NEA, 47 projets de SMR reposent sur des formes combustibles non disponibles à l’échelle commerciale. Enfin, la gestion des déchets nucléaires reste un sujet d’interrogation majeur. Si plusieurs conceptions de SMR permettraient, sur le papier, de réutiliser le combustible usé des réacteurs nucléaires traditionnels, les informations sur le sujet restent encore trop faibles pour en tirer de véritable conclusion.

Pour permettre de suivre le développement des concepts de SMR à travers le monde, la NEA a créé une version numérique de son tableau de bord, consultable ici.

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