Grâce à une puissance quatre fois supérieure au plus grand électrolyseur européen actuellement en service, le projet Normand’Hy espère participer à la décarbonation de l’industrie normande avec une production annuelle estimée 28 000 tonnes d’hydrogène vert. Mise en service prévue en 2026.
Situé à quelques centaines de mètres des rives de la Seine, le chantier du projet Normand’Hy, d’une superficie de 14 hectares, avance à grandes enjambées. Promis au titre de plus grand électrolyseur vert d’Europe, il devrait produire de l’hydrogène vert pour les industries locales, mais également pour le secteur du transport à hauteur de 25 %. Pour cela, l’hydrogène sera produit par des électrolyseurs de type PEM (membrane échangeuse de proton), d’une puissance totale de 200 MW, grâce à l’eau de la Seine. L’électricité sera issue d’une centrale photovoltaïque mise en œuvre par le producteur d’énergie renouvelable Unite, via un contrat de gré à gré, également appelé Power purchase agreement (CPPA) avec Air Liquide. Pour s’adapter à la production intermittente du parc solaire, les électrolyseurs déjà installés sont capables de faire varier très rapidement leur puissance. On parle d’une vitesse de 1 % de puissance par seconde.
Le choix du site de Port-Jérôme, pour l’implantation de l’électrolyseur géant, est loin d’être un hasard, car la Normandie représente près d’un tiers de la consommation française d’hydrogène. Le site, géré par Air Liquide, va ainsi alimenter plusieurs sites industriels par le biais d’un pipeline, et en particulier la raffinerie de Gonfreville l’Orcher, qui consommera la moitié de la production de l’électrolyseur afin de permettre le raffinage du pétrole. Le chantier suivant son cours comme prévu, la mise en service du site est attendue pour fin 2026.
Si la puissance du site est impressionnante, il ne devrait pas rester n°1 très longtemps, car les projets d’électrolyseurs verts se multiplient un peu partout dans le monde. Comme souvent en matière d’énergie renouvelable, la Chine affiche une longueur d’avance avec son site de Sinopec, d’une puissance de 260 MW. De nombreux autres projets sont envisagés, en particulier en Mongolie, avec des puissances dépassant parfois les 400 MW.
Plus proche de chez nous, le projet H2V, qui doit voir le jour à Fos-sur-Mer dans les années à venir, devrait lui aussi dépasser Normand’hy. Désormais appelé H4 Marseille-Fos, sa puissance initiale de 600 MW a été largement revue à la baisse, mais devrait tout de même atteindre les 300 MW. sa mise en service est prévue pour 2029.
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