Le pic pétrolier, souvent annoncé, mais toujours repoussé, n’est pas encore d’actualité selon les dernières données de l’Agence internationale de l’énergie. La consommation mondiale de pétrole continue de croître, portée notamment par la pétrochimie.
Le pic pétrolier correspond au moment où la production et la consommation d’hydrocarbures atteignent un maximum avant d’entamer un déclin durable. Annoncé à plusieurs reprises depuis des décennies, ce basculement semble encore lointain d’après les sources les plus fiables.
La transition énergétique repose sur l’idée d’un basculement progressif des énergies fossiles vers des moyens de production bas-carbone, qu’ils soient renouvelables ou nucléaires. Implicitement, cela suppose que la consommation mondiale d’hydrocarbures passe par un maximum avant de décroître : c’est le fameux peak oil.
À lire aussiDu carburant à 0,06 € le litre : la méthode imparable de l’Algérie pour réduire la pollution automobilePour déterminer si ce pic est atteint ou non, il faut s’appuyer sur des données consolidées à l’échelle mondiale. L’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui analyse le secteur depuis plusieurs décennies, fournit ces chiffres et élabore des projections détaillées. Or, selon son rapport 2025, la consommation mondiale de pétrole n’a pas encore atteint son plafond. Elle devrait même continuer à croître dans les prochaines années.
D’après l’AIE, la consommation de pétrole augmentera encore de 2,5 millions de barils par jour (mb/j) d’ici 2030. Ce n’est qu’au-delà que la demande mondiale devrait se stabiliser autour de 105,5 mb/j, avant d’amorcer un plateau. Cette hausse survient malgré une électrification croissante, portée par le développement des véhicules électriques et des pompes à chaleur.
À lire aussiPanneaux solaires ou champs de betteraves : qui est le plus efficace pour alimenter les voitures « propres » ?Cette dynamique s’explique surtout par la montée en puissance de l’industrie pétrochimique, qui transforme le pétrole en polymères et fibres synthétiques. La demande est tirée principalement par la Chine et les États-Unis, qui multiplient les nouvelles installations, contrairement à l’Europe et à d’autres pays asiatiques. Selon l’AIE, ce secteur deviendra progressivement le principal consommateur d’hydrocarbures, atteignant 18,4 mb/j à l’horizon 2030.
Hors pétrochimie, la consommation devrait néanmoins reculer, notamment dans les usages énergétiques. L’agence estime ainsi que le pic pétrolier pourrait être atteint dans le secteur des transports (carburants) dès 2027.
À lire aussi3,87 € le litre d’essence « fait maison » à partir d’air et d’eau : vous n’êtes pas prêts d’abandonner la station-serviceL’AIE souligne toutefois que ses projections sont plus incertaines qu’auparavant, en raison des risques géopolitiques croissants. Depuis la guerre en Ukraine et la multiplication des sanctions économiques, les tensions internationales pèsent sur la stabilité des marchés. Les rivalités commerciales, en particulier entre les États-Unis et la Chine dans le cadre de la « guerre des tarifs », ajoutent également une forte incertitude sur l’évolution future de la demande pétrolière.
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