
La sixième période des Certificats d’économies d’énergie (CEE) entrera en vigueur au 1ᵉʳ janvier. Mais le dispositif ne fait pas l’unanimité, notamment du côté des pétroliers et de certains partis politiques. Ils accusent une hausse des prix du carburant, le gouvernement dénonçant quant à lui une campagne mensongère.
Relativement méconnus du grand public, les Certificats d’économies d’énergie obligent depuis 2005 les fournisseurs d’énergie et de carburant à financer des actions de réduction de consommation : isolation, rénovation d’éclairage, raccordement à des réseaux de chaleur, aides à la mobilité électrique… Un décret publié début novembre a mis le feu aux poudres : les obligations augmenteront de 27 % pour la période 2026-2030. L’enveloppe atteindra plus de 8 milliards d’euros l’an prochain, contre 6 milliards en 2025 pour accompagner la hausse des demandes d’aides à la rénovation et l’électrification.
Le secteur pétrolier, obligé des CEE, a bien sûr réagi. Son angle d’attaque du gouvernement : l’Union française des industries pétrolières explique que la nouvelle obligation ferait grimper les prix à la pompe de 4 à 6 centimes dès janvier. Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, évoquait déjà en novembre 4 à 5 centimes supplémentaires dans un an ou deux. Le dispositif n’est pourtant ni une taxe ni un impôt, rappelle le gouvernement, mais son coût peut être répercuté par les fournisseurs d’énergie, comme l’a relevé Le Monde.
Dans la continuité des pétroliers, le Rassemblement national. Jordan Bardella a dénoncé une « agression fiscale » alors que les prix de l’énergie restent élevés.
À lire aussiIls payent 5000 € pour remplacer les câbles volés de leur borne de rechargeRoland Lescure, ministre de l’Économie, a répliqué en accusant le RN de relayer les arguments de l’industrie pétrolière. Le ministère de la Transition écologique a publié un communiqué affirmant que la hausse à la pompe résulte d’« un choix des compagnies pétrolières », mais l’a retiré dès le lendemain, expliquant qu’il s’agissait d’un argumentaire interne diffusé par erreur.
Selon les informations de Contexte, la tension est montée d’un cran au sein de l’exécutif : plusieurs sources gouvernementales soupçonnent une coordination entre pétroliers et RN, affirmant disposer de preuves de collusion. Le gouvernement estime que les pétroliers cherchent surtout à « reprendre la main sur le narratif », alors qu’ils sont en retard sur leurs obligations pour la période actuelle.
Dans le secteur, certains expliquent que la forte activité de rachat de certificats en fin d’année fait mécaniquement monter leur prix, ce qui pourrait accentuer le coût de la future période. Plusieurs fédérations d’obligés alertent depuis longtemps sur le manque de liquidité du marché et sur les difficultés de pilotage du dispositif, notamment pour les certificats dédiés aux ménages en situation de précarité énergétique.
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