Les stations de métro de la nouvelle ligne de la capitale bretonne renferment un secret : un système géothermique permettant d’alimenter en chauffage et en eau chaude sanitaire une centaine de logements. Première installation du genre en France, cette nouvelle solution technique pourrait bien se développer dans les années à venir.

La nouvelle ligne de métro de Rennes permet non seulement de traverser la ville en quelques minutes, mais aussi de chauffer pas moins de 112 logements et 1 000 m² de bureaux. Pour cela, un réseau de géothermie a été implanté dans les ouvrages de génie civil des stations Cleunay, Saint-Germain, Sainte-Anne et Jules Ferry. On retrouve, à environ 24 mètres de profondeur, une trentaine de kilomètres de serpentins répartis dans les dalles et les parois verticales de ces quatre stations profondes. La chaleur récupérée par ces serpentins est ensuite exploitée par des pompes à chaleur qui la répartissent ensuite dans les bâtiments sous forme de chauffage et d’eau chaude sanitaire.

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Mieux comprendre la géothermie urbaine

C’est la première fois en France que la structure d’une station de métro est exploitée de cette manière. Ainsi, pour permettre le développement et l’amélioration de cette technique, un programme de recherche appelé Thermetrennes a été lancé simultanément à la mise en service du métro, à l’automne 2022. Grâce à une instrumentation complète des stations concernées ainsi que des terrains environnants, les équipes de recherche de Rennes Métropole, le BRGM (Service géologique national) ou encore EGIS (le bureau d’étude ayant conçu l’installation géothermique), pourront étudier et mieux comprendre les phénomènes physiques qui déterminent les performances énergétiques de ce système géothermique. L’objectif de ce programme de recherche est d’améliorer le dimensionnement de ces installations, tant sur l’aspect performances énergétiques que sur l’aspect mécanique et même économique.

Ce système ne s’arrête pas aux stations de métro puisqu’il pourrait être appliqué à toutes sortes de géostructures telles que des tunnels, parkings souterrains, etc. Selon un principe similaire, une récente étude allemande montrait que l’utilisation des calories présentes dans ces géostructures permettrait de réduire le réchauffement des eaux souterraines provoqué par l’homme, et ainsi conserver l’équilibre de ces eaux tout en bénéficiant de chaleur « gratuite ».

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