Tout aussi capital que la construction des nouveaux réacteurs nucléaires, le projet de restructuration de La Hague commence à se dessiner.
Le projet « Aval du futur », porté par Orano pour assurer la gestion des combustibles nucléaires du futur, se dévoile petit à petit, mais la tâche s’annonce colossale, notamment pour Nicolas Ferrand, directeur du projet. Pourtant, ce dernier a l’habitude des grands projets. En qualité de directeur général de la Solideo, il a eu un rôle clé dans le bon déroulement des Jeux Olympiques de Paris 2024. Désormais, il va devoir guider Orano pour l’un des plus grands chantiers français des prochaines décennies. À l’occasion d’un point d’étape, il a notamment mis en avant l’aspect logistique du projet.
Pour rappel, celui-ci devrait permettre la construction et la mise en service de deux usines et trois piscines de stockage de combustibles nucléaires dans les prochaines décennies sur le site historique de La Hague. Ces nouvelles infrastructures devraient être construites à la place de 46 bâtiments non nucléaires du site de La Hague, aujourd’hui inutilisés.
Du fait de son envergure, le projet devrait nécessiter près de 10 000 ouvriers lors du pic d’activité, entre 2037 et 2047. Or la pointe du Cotentin est déjà particulièrement encombrée, notamment du fait des 5 000 salariés qui se relaient sur le site de la Hague chaque jour. Face à ce défi logistique, Orano envisagerait d’éclater ce chantier à travers tout le département de la Manche et même du Calvados pour ne procéder qu’à l’assemblage des éléments sur le site de la Hague.
Relativement peu évoqué, en comparaison à la construction des trois paires d’EPR2 qui devraient entrer en construction dans les prochaines années, le projet Aval du futur n’en reste pas moins très important. Celui-ci devrait, en effet, permettre la gestion des combustibles usés du parc nucléaire français pour les prochaines décennies. Ce projet se compose de plusieurs objectifs principaux :
Prévu sur le temps long, l’usine de retraitement devrait avoir une durée de vie de 80 ans, et fonctionner au-delà 2120. Si le projet est définitivement validé d’ici 2028 ou 2029, les travaux devraient démarrer en 2031 par la création des trois piscines d’entreposage. L’atelier de MOX devrait être opérationnel à compter de 2040, tandis que le premier module de l’usine de traitement est attendu entre 2045 et 2050. En termes de budget, les premières estimations évoquent une enveloppe de l’ordre de 40 à 50 milliards d’euros.
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