C’est un véritable scoop que revolution-energetique.com vous rapporte aujourd’hui. Alors que l’humanité toute entière est confrontée à une crise sanitaire sans précédent, le fantasque patron de Tesla révèle dans un tweet – son moyen d’expression favori – que des ingénieurs de Tesla et de SpaceX ont développé, dans le plus grand secret, un prototype d’éolienne volante. « Leur déploiement massif ouvrira une nouvelle voie pour l’énergie propre » ajoute-t-il en précisant que la production devrait être lancée début 2022 dans la gigafactory de New York.

POISSON D’AVRIL 2020
Cet article est notre traditionnel poisson d’avril.
Bonne lecture 😉

Mais où et quand s’arrêtera-t-il ? Après les voitures, pick-up et semi-remorques électriques avec Tesla, les fusées avec SpaceX, les tunnels et l’Hyperloop avec sa Boring Company, les tuiles solaires et les batteries de stockage avec Solar City, et même les planches de surf et les lance-flammes, Elon Musk projette maintenant de commercialiser des éoliennes volantes …

En réponse à un tweet que je lui ai adressé ce 31 mars, M. Musk m’a confirmé l’information en précisant que ses équipes travaillent sur un concept de turbine « maintenue dans les airs à plusieurs centaines de mètres de hauteur, capable d’affronter les vents violents et les tempêtes et de produire de l’énergie transportée vers le sol », probablement par un câble. Confronté notamment au problème de la sécurité aérienne, il explique que les ingénieurs de SpaxeX, la filiale spatiale dont il est également le CEO, ont apporté leur savoir-faire et leur concours au projet. « L’équipe a réalisé du beau travail » précise-t-il en ajoutant avec son humilité légendaire 😉 « No credit to me » !

Des essais auraient démontré que le facteur de charge de son éolienne volante serait de 52,2%, soit bien plus que celui des éoliennes offshore qui serait, selon lui, de 30 %. Pour un prototype c’est énorme, bien que nous n’ayons aucune information sur l’endroit où ces essais ont été conduits. Précisons quand même qu’Elon commet là une petite erreur, puisque selon WindEurope, le facteur de charge moyen de l’éolien maritime en Europe est de 38 %. Comme d’habitude Musk entend brûler les étapes puisqu’il souhaite passer au stade de l’industrialisation dès le début 2022, soit dans moins de deux ans. Et le lieu est déjà désigné : la gigafactory de Buffalo dans l’Etat de New-York où sa filiale Solar City fabrique des panneaux photovoltaïques, des tuiles solaires et les batteries de stockage stationnaire. Une usine qui est pour l’instant à l’arrêt à cause de l’épidémie de coronavirus, laquelle frappe durement cet Etat.

Une vingtaine de start-ups développent déjà des éoliennes volantes

S’il l’est bel et bien dans le domaine des véhicules électriques, Tesla n’est certainement pas un pionnier dans celui des éoliennes volantes. Comme nous l’écrivions dans le dossier consacré à ce secteur, plusieurs start-ups travaillent déjà depuis une dizaine d’années au développement de cette technologie. Wikipedia en recense une vingtaine.

La plupart des prototypes ont l’apparence d’un cerf-volant (« kite » en anglais) ou d’un drone attaché au sol par un câble.  Le principe est similaire à celui d’un « yoyo » inversé. L’appareil effectue un vol circulaire ou en forme de huit au cours duquel son altitude varie de plusieurs centaines de mètres. Le câble s’enroule ou se déroule donc en permanence sur un tambour dont la rotation entraîne un alternateur qui produit de l’électricité. Cette technique est notamment exploitée par la start-up néerlandaise Ampyx Power dans laquelle le géant énergétique allemand E.On a investi 3 millions d’euros. Après 5 générations de prototypes dont le plus puissant développe 2 MW et a été testé en Irlande, la compagnie participe actuellement à un consortium qui projette l’implantation en mer d’une ferme d’éoliennes volantes. Les premiers résultats semblent indiquer que le projet est techniquement faisable et compétitif.

Le kite d’Ampyx Power avec le câble qui le relie à la turbine

L’entreprise californienne Makani Power, rachetée en 2013 par Alphabet Inc – le conglomérat dont fait partie Google – développe aussi des éoliennes aériennes fonctionnant selon un principe similaire. En 2019 la Royal Dutch Shell a également pris une participation minoritaire dans la start-up. Son prototype d’une puissance de 600 kW, comporte des turbines fixées sur l’aile d’un « kite », lesquelles produisent de l’électricité au cours du vol circulaire de l’engin. Selon Makani Power, le prototype génère 50% d’énergie en plus qu’une éolienne classique de même puissance, tout en nécessitant 90% de matériaux en moins pour sa fabrication. Malheureusement, l’année dernière, le protoype s’est perdu en mer au cours d’essais. Et il y a quelques semaines, en février de cette année, Alphabet annonçait l’abandon du projet, les actifs matériels et les équipements de Makani Power seront bradés lors d’une vente aux enchères qui aura lieu le 23 avril.
Y aurait-il un lien entre cet événement regrettable et l’annonce surprenante d’Elon Musk ?

Un projet basé sur la technologie du cerf-volant

C’est en tout cas une piste que nous sommes tentés d’explorer. Dans la série de tweets postés hier, Elon révèle d’ailleurs que Tesla exploite également la technologie du cerf-volant pour son projet d’éolienne aérienne : « our kite-based system » précise-t-il, en ajoutant que le rendement énergétique serait « 2 à 3 fois meilleur que celui des éoliennes traditionnelles ». Quant au coût, il serait « 30 % moins cher que celui des solutions offshore actuelles ».

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Vous l’aurez compris à la lecture de cet article, il s’agit d’un poisson d’avril !

Je peux vous assurer que je me suis bien amusé en écrivant cet article et j’espère que dans cette période angoissante, faite d’incertitude et de morosité, vous avez pu éprouver quelque plaisir à le lire. Sachez-le : tout est vrai … sauf les tweets d’Elon 😊