Six millions de Français utilisent des systèmes de chauffage secondaire ou d’appoint, représentant 20 % du parc national de chauffages. L’électricité et le bois sont majoritaires. Mais faut-il interdire les modèles électriques, en raison de leur impact important sur l’équilibre du réseau et de leur faible performance ?

Un chauffage d’appoint désigne un équipement qui vient en complément du mode de chauffage principal, permettant une montée rapide de la température d’une pièce. Cette dernière peut être à usage régulier ou ponctuel. Le chauffage d’appoint est souvent utilisé pour des raisons financières, dans des logements insuffisamment isolés et/ou dont le mode de chauffage principal est mal dimensionné.

Dans quels cas un chauffage d’appoint est-il utilisé ?

  • Chauffage temporaire d’une pièce habituellement inutilisée. En demi-saison, pour économiser avant d’allumer son chauffage principal, le chauffage d’appoint permet de réchauffer une zone de confort.
  • En cas de froid important, le chauffage d’appoint compense le manque de puissance du chauffage principal ou les défauts d’isolation du bâti.
  • Les pièces « froides » comme les salles de bains, sont le lieu de prédilection des chauffages d’appoint électriques, car ils sont utiles, pour des raisons de confort, à augmenter momentanément la température.
  • En cas de panne ou défaillance du chauffage principal, en dehors d’une coupure de courant, le chauffage d’appoint est une solution intermédiaire avant d’être dépanné.
  • Moderniser son installation de chauffage coûte cher et dans l’attente de réaliser les travaux, l’utilisation d’un chauffage d’appoint est une solution parfois plus économique.
  • Pour des raisons de précarité énergétique et de hausse des prix, le fonctionnement du chauffage principal est souvent fractionné, et le chauffage d’appoint électrique permet une remontée rapide en température. Il peut être assimilé à de la sobriété, mais cette impression est souvent trompeuse.
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Avantages et inconvénients des chauffages d’appoint électriques

✅ Utilisation et température facile à régler

✅ Large choix de modèles, souvent très bon marché (une dizaine d’euros)

✅ Sécurité, si l’installation électrique est aux normes, face à un chauffage d’appoint à combustion

✅ Aucun entretien nécessaire

✅ Absence d’odeur

❌ Assèchement de l’air

❌ Inadapté aux grands volumes

❌ Gourmand en énergie et utilisation d’une énergie coûteuse

❌ Chaleur mal répartie

➡️ Une utilisation continue est déconseillée

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Les différents types de chauffages d’appoint électrique

  • Le radiateur soufflant

C’est le radiateur d’appoint le plus fréquemment utilisé, notamment dans les salles de bains. Il diffuse la chaleur rapidement. Facile à utiliser, peu encombrant, énergivore et bruyant, son usage doit rester ponctuel. Très bon marché, de 10 à 70 €.

  • Le convecteur mobile

C’est un convecteur classique ou rayonnant, mais que l’on peut déplacer, car sur roulettes ou sur pied. La montée en température est rapide avec un réglage plus précis que le soufflant, et souvent avec 2 niveaux de puissance. Son usage concerne des volumes de pièces plus importants. Les prix sont variables selon le type de modèle, de 30 à 100 €.

  • Le radiateur bain d’huile

Il offre l’avantage d’une chaleur douce et durable, moins rapide que le soufflant et le convecteur, mais plus homogène.  Il est plus encombrant et peut être moins consommateur d’énergie en fonction de l’usage.  Silencieux, il est apprécié dans les chambres et pièces à chauffer ponctuellement. Il a un coût d’acquisition plus important, de 80 à 250 €.

➡️ Suite aux annonces de risques de coupure en 2022, beaucoup de Français se sont équipés de modèles d’appoint sans électricité, fioul, gaz et bois, qui posent d’autres problèmes de sécurité, de dégradation de la qualité de l’air intérieur et de risque environnemental.

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Impact du chauffage d’appoint électrique sur le réseau

Hélas, les chauffages d’appoint électrique sont utilisés en grande majorité pendant les heures de pointe, pendant la période hivernale. Ils sont un complément de chauffage simple et rapide pour obtenir une température réconfortante. Leur puissance individuelle est importante, variant de 1 à 2 kW, ainsi le nombre déployé en France n’est pas sans influence sur le réseau. Ils sollicitent notamment des centrales fossiles (gaz, charbon et fioul) polluantes et coûteuses à l’utilisation, qui sont principalement activées pour couvrir les pics de consommation.

Par ailleurs, les chauffages d’appoint électriques sont peu ou pas pilotables, à l’inverse des convecteurs et pompes à chaleur dont la mise en marche peut être réglée selon un objectif de température dans le logement, selon un programme horaire économique ou simplement de façon à éviter les heures de pointe.

Leur utilisation est également liée à la précarité et aux passoires énergétiques. La précarité énergétique est un problème de société qui concerne aujourd’hui plus de 9 millions de Français. Le coût des énergies et la mauvaise isolation thermique des logements, combinés à l’impossibilité d’investir dans la rénovation, poussent des millions de Français à l’utilisation des chauffages d’appoint. Les plus modestes se tournent vers les modèles électriques, car moins onéreux à l’achat.

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Des précautions à prendre

Le chauffage d’appoint électrique est un équipement sûr, en veillant à ce que son usage soit ponctuel, pour ne pas faire exploser la facture. Toutefois, quelques règles de sécurité complémentaires sont à prendre :

✅ Débrancher le chauffage d’appoint quand on sort du domicile.

✅ Être à proximité quand on l’utilise.

✅ Le débrancher pendant son sommeil.

✅ Vérifiez que l’installation électrique corresponde à la puissance de l’appoint. Un incendie domestique sur quatre est d’origine électrique.

Pour des raisons sociales et pratique, il est évidemment compliqué d’interdire les chauffages d’appoint électriques, même s’ils représentent une « double peine » pour les populations précaires : inconfort et coût d’utilisation exorbitant. De plus, leur interdiction inciterait mécaniquement à utiliser des chauffages d’appoint à énergies fossiles (poêle à pétrole ou fioul, braséro plus ou moins artisanal, poêle à bois improvisé…) particulièrement risqués notamment pour la santé des utilisateurs.