La France devrait afficher des objectifs plus importants en termes de développement de l’éolien offshore et d’autres énergies marines renouvelables, selon un rapport publié ce 29 juin 2021 par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). 

La CRE propose de réviser la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) en 2023 avec les objectifs suivants :

  • Eolien en mer : 18 GW en 2035 et 50 GW en 2050 (le potentiel technique exploitable identifié par l’ADEME est de 16 GW pour l’offshore posé et 34 GW pour le flottant)
  • Hydrolien : 0,5 GW en 2030 et 3,5 GW en 2050
  • Houlomoteur : 100 MW en 2030 et 3,5 GW en 2050
  • SWAC/ETM : dupliquer les efforts de recherche dans le domaine de l’ETM (Énergie Thermique de Mers NDLR) en s’appuyant sur l’expérience acquise des SWAC (Sea Water Air Conditioning NLDR) polynésiens et réviser ainsi les PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie NDLR) ultra-marines.
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Rationalité

En outre le président de la CRE, Jean-François Carenco, est intervenu dans le quotidien économique Les Echos. « Sur le plan économique, les énergies renouvelables atteignent le même niveau de prix que l’électricité nucléaire historique. On aurait tort de s’en priver. Il nous faut donc doucement baisser la part du nucléaire et trouver des substituts », a-t-il expliqué. 

Carenco ne passe pas par quatre chemins pour donner son avis sur l’hydrogène « aujourd’hui hors de prix », tout comme l’hydrolien. En outre « on ne disposera pas assez de gaz  (fossile NDLR) pour décarboner le gaz et produire de l’électricité ». 

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Selon Carenco il faut  que la France mise sur le solaire et sur l’éolien. Une approche très rationnelle. En effet selon RTE (Réseau de Transport d’Électricité) tant que nous n’aurons pas atteint 40% d’énergies renouvelables dans le mix électrique français il ne sera pas nécessaire d’ajouter de nouveaux outils de stockage. 

Un important effort pédagogique reste à fournir selon le président. « Il est vrai que certains citoyens souffrent des installations électriques mais nous ne prenons pas le temps – ou nous ne voulons pas -, expliquer les enjeux de sécurité d’approvisionnement énergétique (…). Il nous faut donc absolument développer l’éolien. La France a cinq fois moins d’éoliennes au kilomètre carré que l’Allemagne et 3,3 fois moins que le Danemark. Il y a encore de la place. Il faut que chacun fasse un effort », rappelle-t-il. 

« Que ceux qui ne veulent pas des éoliennes soient privés d’électricité » a conclu le haut fonctionnaire sur LCI

Pour aller plus loin :
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