La multinationale coréenne LG Chem annonce la mise au point d’un nouveau matériau plastique pour remplacer l’aluminium dans les cadres des modules photovoltaïques. Outre l’avantage d’un prix compétitif, la société met en avant la diminution du poids des panneaux, ce qui facilitera leur installation et réduira le prix des transports.

Les cadres des panneaux solaires sont traditionnellement fabriqués en aluminium, un métal qui a comme atout sa résistance à la corrosion mais surtout sa légèreté. Cet avantage à toute son importance puisqu’il facilite les manipulations lors du placement des installations sur les toits et réduit aussi les frais de transport. Si l’aluminium est le 3e élément le plus abondant dans la croute terrestre, sa production par électrolyse est énergivore puisqu’elle nécessite 13.000 à 17.000 kWh d’électricité par tonne.

Les matières plastiques sont encore moins lourdes que l’aluminium, et généralement moins chères. Mais jusqu’ici les fabricants de panneaux ne les utilisaient pas dans leurs cadres. Ces matériaux sont en effet peu résistants au vieillissement : lorsqu’ils sont exposés aux rayons ultraviolets du soleil, ils ont tendance à perdre progressivement leur résistance mécanique.

Une bonne nouvelle pour l’industrie solaire

L’annonce faite par le groupe coréen LG Chem de la mise au point d’un nouveau plastique de haute performance offrant toutes les garanties de résistance et de durabilité pour son utilisation dans les cadres des modules photovoltaïques constitue donc une très bonne nouvelle pour l’industrie solaire.

Baptisé LUPOY EU5201, le nouveau plastique est un matériau composite ignifuge, fabriqué en mélangeant de l’acrylonitrile styrène acrylate (ASA) avec une base de polycarbonate et renforcé par des fibres de verre. Selon LG Chem, il présente un faible coefficient de dilatation thermique et conserve donc sa forme et sa rigidité même lorsqu’il est fortement exposé au soleil par temps chaud.

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Résistance et légèreté

Le groupe chimique précise également qu’il a réussi à rendre le matériau résistant aux rayons ultraviolets, ce qui signifie qu’il ne devrait pas perdre ses qualités avec le temps et qu’il ne commencera pas non plus à se décolorer même après des années d’exposition. « Le LUPOY EU5201 offre la même résistance que l’aluminium, mais il est deux fois moins lourd et son prix est très compétitif », a déclaré LG Chem dans un communiqué. « De plus, il possède une excellente stabilité dimensionnelle qui maintient sa forme même en cas de variation de température, de sorte qu’il ne se détériore et ne se déforme pas dans un environnement extérieur ».

La réduction du poids des modules pourra faciliter et accélérer leur installation, notamment en toiture. Elle comprimera aussi les frais de transport qui ont fortement grimpé ces derniers temps. Une plus grande légèreté des panneaux pourrait aussi ouvrir de nouvelles perspectives à l’industrie photovoltaïque, par exemple pour l’équipement de toits ou de structures moins résistantes. « Cette innovation présente un grand potentiel commercial », a déclaré Steven Kim, responsable du département des matériaux technologiques de LG Chem. « Grâce à nos efforts de recherche et développement et nos investissements dans des capacités de production de masse, nous prévoyons de prendre la tête du marché des matériaux solaires, qui connaît une croissance rapide », a-t-il ajouté.

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Recyclage

Précision importante : LG Chem annonce qu’elle pourra utiliser des matériaux recyclés comme matière première pour la fabrication de son LUPOY EU5201, notamment du PCR-PC (polycarbonate recyclé post consommation). Elle pourra ainsi satisfaire aux demandes des clients pour des produits à faible empreinte carbone. L’entreprise précise aussi qu’elle étudiera la possibilité de collecter les cadres en fin de vie et de les recycler dans la chaîne d’approvisionnement.

La production en masse du nouveau matériau a été lancée au cours du premier semestre de cette année et sa commercialisation à commencé ce mois-ci.

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