À la faveur du passage de la tempête Larisa le 10 mars, l’éolien français vient de battre son propre record de puissance instantanée. Un coup de vent de Lille à Perpignan qui a fait tourner la quasi-totalité des éoliennes de l’hexagone à leur régime maximal.

Le record n’est pas officiellement confirmé, mais à en croire l’outil Eco2mix édité par le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français RTE, la filière éolienne nationale n’a jamais été aussi puissante. Poussées par la tempête Larisa, les turbines installées dans l’hexagone ont plafonné à 16 644 MW, vendredi 10 mars à 10 h. C’est 651 MW de plus que le précédent record, fixé à 15 993 MW par RTE il y a un peu plus d’un an, le 16 février 2022 à 20 h.

Au plus fort du coup de vent, l’éolien français a atteint un facteur de charge de 80,8 %. Une performance particulièrement séduisante, sachant que le facteur de charge moyen de la filière s’est établi à 21,6 % en 2022. Le 10 mars, les éoliennes ont représenté jusqu’à 27 % de la production électrique nationale et pourraient bien battre leur propre record de production sur une journée, après avoir décroché le record de puissance instantanée.

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À gauche, capture du site de RTE Eco2mix le 10/03/23. À droite : capture du site Ventusky affichant la vitesse des vents à 100 m d’altitude en France le 10/03/23 à 14 h.

Une production essentiellement exportée

Si cet épisode venteux est particulièrement favorable, il est tout à fait logique que la filière batte certains de ses records d’année en année. La puissance éolienne installée en France augmente constamment : elle est passée de 18,7 à 20,6 GW entre 2021 et 2022. Elle subit toutefois une baisse globale de la vitesse des vents en Europe depuis 2020, qui fait chuter sa production moyenne annuelle malgré les nouveaux déploiements.

La tempête Larisa se décalant rapidement vers l’est, la puissance éolienne devrait baisser en conséquence dans la soirée du 10 mars. Selon les données publiées par Eco2mix, la production a été essentiellement exportée vers nos voisins européens et assez peu valorisée par les stations de transfert d’énergie par pompage turbinage (STEP). En parallèle, la production des centrales à cycle combiné gaz est étonnamment restée soutenue, autour de 3 GW. Les turbines à combustion au fioul se sont même autorisé une surprenante montée en puissance en milieu de journée, alors que le pays continuait d’exporter près de 7,5 GW de puissance vers l’étranger.

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