Le dispositif « coup de pouce chauffage » a été mis en place par le ministère de la transition écologique pour encourager les ménages français à remplacer leur vieille chaudière polluante par des équipements utilisant les énergies renouvelables. Des aides renforcées en juillet dernier par une prime CEE (Certificat d’Economies d’Energie) octroyée pour le remplacement des « grille-pains », ces anciens convecteurs électriques peu performants. Le mécanisme sera probablement réformé en 2020 par le projet de loi de finances récemment présenté par le gouvernement.  

Le « coup de pouce chauffage » vise le remplacement des chaudières individuelles au fioul, au charbon ou au gaz (à l’exception des appareils à condensation) ou d’un poêle au charbon, par une chaudière au gaz à très haute performance énergétique ou un équipement utilisant les énergies renouvelables. Il peut s’agir d’une chaudière biomasse ou d’un poêle biomasse performant (label Flamme Verte 7), d’une pompe à chaleur air/eau ou eau/eau, d’un système solaire combiné ou d’une pompe à chaleur hybride.
Le raccordement à un réseau de chaleur alimenté par une énergie renouvelable peut également bénéficier d’une prime.
Tous les ménages peuvent bénéficier du dispositif quels que soient leurs revenus. Cependant les ménages considérés comme « modestes » ont droit à des montants plus élevés.

Dans tous les cas il est nécessaire de faire appel à un artisan ou une entreprise qualifiée RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) et choisir une offre proposée par un acteur signataire de la charte « coup de pouce ».

Pour plus d’infos sur la prime coup de pousse chauffage ainsi qu’un mode d’emploi détaillé, nous vous recommandons la visite de ce site.

La prime coup de pouce peut être accordée pour le remplacement d’une chaudière fioul par un équipement écologique

Remplacer les « grille-pains »

Comme on le sait, les convecteurs électriques du siècle passé sont très énergivores. Dénommés familièrement « grille-pain », ils consommeraient 30 % d’électricité de plus que les équipements performants actuellement sur le marché. Selon les estimations de l’association Équilibre des Énergies, il subsisterait toujours dans l’Hexagone entre 3,3 et 4,4 millions de ménages chauffés par ces grille-pains. A raison de 4,5 appareils par logement en moyenne, cela représente un parc de radiateurs vétustes d’environ 15 à 20 millions d’unités. La prime « coup de pouce » a pour objectif de les remplacer par des émetteurs électriques à régulation électronique et à fonctions avancées. Parmi leurs principaux atouts de ceux-ci, notons leur capacité à adapter leur fonctionnement aux habitudes de vie des habitants du logement.  Ils permettent notamment de détecter la présence de personnes dans une pièce ou l’ouverture des fenêtres et de mémoriser les rythmes d’occupation des locaux.
La prime s’élève à 111 € par radiateur pour les ménages à revenus très modestes et à 56 € pour les autres. Pour Brice Lalonde, président d’Équilibre des Énergies, « cette nouvelle mesure va dans le bon sens ». Si elle félicite le gouvernement pour son adoption « qui est une étape importante dans la lutte contre les grille-pains énergivores », l’association estime que cette prime ne suffira pas à permettre le remplacement des 15 à 20 millions de grille-pains qui sont en bonne partie utilisés par des ménages en situation de précarité. Pour ceux-ci,  l’achat d’équipements neufs auquel il faut ajouter le coût d’installation, représente un investissement conséquent. Pour que la mesure atteigne son but, Équilibre des Énergies plaide pour qu’elle soit accompagnée d’autres dispositions. Tout comme il y a eu des opérations à 1 euro pour l’achat d’ampoules LED ou certains travaux d’isolation, l’association propose le lancement d’un programme de remplacement des radiateurs vétustes à 1 euro pour les ménages les plus précaires.

D’autres aides financières cumulables

En complément de la prime « coup de pouce chauffage », vous pouvez également bénéficier d’autres aides supplémentaires telles que :

  • Le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) de 30%
  • La TVA à taux réduit de 5.5%
  • L’éco-prêt à taux zéro

Le CITE fait partie des aides aux économies d’énergie les plus avantageuses. Lancé au mois de septembre 2014, il devait prendre fin le 31 décembre 2018. En effet, l’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, avait prévu de le transformer en prime. Mais son successeur a décidé de le reconduire pour un an encore, jusque fin 2019 donc.
Le CITE s’adresse aux occupants (propriétaires ou locataires) d’un logement achevé depuis plus de 2 ans qui souhaitent accomplir des travaux de rénovation énergétique. Les bénéficiaires doivent être domiciliés fiscalement en France. Toutefois ceux qui sont exempts d’impôts peuvent également accéder à l’aide : les conditions à remplir pour prétendre au CITE sont similaires à celles imposées aux contribuables.
Parmi les travaux éligibles au CITE 2019, on retrouve notamment l’installation d’une chaudière biomasse, d’un chauffe-eau thermodynamique ou solaire, d’une pompe à chaleur air/eau et eau/eau ou d’un poêle à bois, ainsi que l’achat de matériels de régulation ou de programmation de chauffage.
Pour plus d’infos sur le CITE 2019, nous vous recommandons la visite de ce site.

Du nouveau en 2020

Ce 27 septembre, le gouvernement a présenté le projet de loi de finances (PLF) pour 2020 qui comprend une réforme des aides à la rénovation énergétique des bâtiments. Comme attendu, le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) sera transformé en prime. Bonne nouvelle : les aides seront dorénavant versées dès la réalisation des travaux.
Les primes sont maintenues pour la plupart des solutions propres (chaudière à bois, pompe à chaleur géothermique, chauffe-eau thermodynamique). Malheureusement l’enveloppe globale des aides à la rénovation énergétique a été revue à la baisse.

Après analyse du projet, l’association Équilibre des Énergies regrette aussi que les pompes à chaleur air-eau et air-air ne soient pas suffisamment valorisées par le texte actuel. Les pompes air-eau sont pourtant une solution de substitution aux chaudières
fioul tandis que les pompes air-air permettent, quant à elles, le remplacement des vieux grille-pains. « Le fait que ces pompes air-air soient absentes du dispositif est donc une lacune qu’il est impératif de combler dans les prochaines versions du projet de loi finances » déclare l’association.

Autre déception : le gouvernement français prévoit toujours l’attribution d’une prime pour l’installation de chaudières à gaz fossile.  Alors que le Président de la République rappelait encore récemment au Sommet de New York la situation d’urgence climatique et le choix de la France de ne plus soutenir le développement d’infrastructures responsables d’émissions carbone, les aides prévues dans le PLF aux chaudières à gaz fossile représentent une contradiction flagrante avec les objectifs de décarbonatation.