Les centrales solaires, nouveaux cadeaux diplomatiques ?

L’Algérie va offrir une centrale solaire photovoltaïque à Cuba. L’annonce a été faite le 17 novembre par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, qui recevait son homologue cubain, Miguel Diaz-Canel Bermudez. Cette station permettra de produire de l’électricité à La Havane, le pays traversant une importante crise énergétique.

Ce don s’inscrit officiellement dans le cadre du renforcement des « relations historiques » avec ce pays socialiste. Pour l’Algérie, un tel acte est susceptible de conforter sa position de pays candidat des « BRICS ». Alger a introduit le 7 novembre 2022 une demande d’adhésion à cette organisation de pays non-alignés, qui rassemble le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.

Les deux leaders ont convenu de reprendre l’approvisionnement en carburant par Alger pour permettre à Cuba de redémarrer une vingtaine de centrales électriques. La fourniture, prévue dans un accord signé en 2018, a été interrompue en 2019, pour plusieurs raisons : demande accrue en Algérie, pandémie et embargo américain sur Cuba.

La production électrique cubaine dépendant à 95 % des fossiles

Les vingt centrales en question sont, d’après des enquêtes de presse, jugées obsolètes et manquantes de matières premières. La situation s’est aggravée depuis juillet dernier en raison de la flambée des prix des énergies dans le monde. Sachant que la production d’électricité dans l’île castriste dépend, à 95 %, des énergies fossiles.

L’essentiel de cette production provient de centrales thermiques brulant du pétrole (pétrole brut ou fioul). Quelques centrales proches des gisements brûlent aussi du gaz naturel. La bagasse, extrait de la canne à sucre, est également utilisée dans la production électrique, mais sa part est assez minime (3,5 %) en raison du déclin de la production de sucre cubain ces dernières décennies.

Autre aspect de cette crise d’électricité à Cuba : depuis août dernier, l’ensemble des régions du pays souffrent de coupures électriques récurrentes, maintenant que les pannes ont gagné la capitale. Sachant que ces coupures durent jusqu’à quatre heures par jour. Chose qui a, d’ailleurs, obligé les autorités cubaines à annuler le célèbre carnaval de la Havane, prévu entre le 16 et le 26 août 2022. Cette situation, devenue intenable, a été à l’origine de grandes protestations qui ont secoué le pays en été 2022, et fait au moins un mort.