Malgré la crise sanitaire le nombre de nouvelles éoliennes construites en Europe au cours du premier semestre a été comparable aux chiffres des années précédentes. Pendant la période, le vent a produit 241 TWh d’électricité, couvrant 17 % de la demande d’électricité dans notre continent.

Publiées par WindEurope, l’association représentant l’industrie éolienne, ces données démontrent la résilience remarquable du secteur. Le rapport analyse la manière dont la pandémie a affecté les nouvelles installations, les appels d’offres et les enchères, le financement et la production d’électricité au cours des six premiers mois de 2020.

« Ce premier semestre a été tout sauf normal, mais le vent est résiliant » constate Pierre Tardieu, directeur général de l’association. « L’Europe a mis en œuvre des mesures sans précédent pour contrer la pandémie qui a touché tous les secteurs de l’économie » explique-t-il. « Nos turbines ont produit une quantité record d’électricité. Pendant la crise, les gouvernements ont organisé des enchères concurrentielles. Et notre industrie a continué à construire de nouveaux parcs éoliens en appliquant des protocoles stricts en matière de santé et de sécurité », ajoute-t-il.

Statu quo pour les nouvelles constructions

Malgré les perturbations qui ont affecté les approvisionnements en composants provenant principalement d’Asie, les fermetures d’usines, l’organisation des chantiers de construction, les transports des éléments et les financements, le nombre de nouvelles turbines installées est comparable à celui des années précédentes.
Au cours des six premiers mois de l’année, la nouvelle capacité éolienne installée en Europe s’élève à 5,1 GW dont 3,9 GW sur terre et 1,2 GW en mer. Les nouvelles installations onshore ont été légèrement supérieures à la moyenne des trois années précédentes (3,7 GW). Par contre la puissance installée dans les nouveaux parcs offshore a été inférieure à cette moyenne (1,5 GW).

C’est une nouvelle fois l’Allemagne qui a installé le plus grand nombre de turbines terrestres (587 MW), bien que cette performance reste en deçà des niveaux historiques connus par le passé outre-Rhin. Avec 494 MW la France arrive en deuxième position dans ce classement.
Pour l’éolien offshore, le Royaume-Uni fait toujours la course en tête avec une nouvelle capacité installée pendant le premier semestre de 483 MW, suivi de la Belgique (235 MW), des Pays-Bas (224 MW) et de l’Allemagne (213 MW).

Nouvelles capacités installées au cours du 1er semestre 2020

L’éolien a couvert 17% de la demande

La Covid-19 a également eu un impact sur la demande et la production d’électricité au cours de la période. Dans la plupart des pays européens la consommation a chuté de 25 % entre la mi-mars et la mi-mai. Dans ce contexte difficile, le vent a produit 241 TWh d’électricité couvrant 17 % de la demande. Un record !

« Le secteur éolien est resté un fournisseur d’énergie essentiel et fiable. Il a grandement contribué à la sécurité énergétique tout au long de cette période très difficile. Cela devrait nous donner la confiance nécessaire pour accélérer la transition urgente vers la neutralité climatique » déclare Pierre Tardieu.

Financements records

En ce qui concerne le financement des nouveaux projets, le premier semestre 2020 a vu un montant record de 14,3 milliards d’euros levés pour la construction de nouveaux parcs éoliens. Dans cette optique, l’offshore a été particulièrement choyé avec 11 milliards d’euros levés pour les nouveaux projets, notamment pour les deux premiers parcs offshore français de Saint Brieuc et Fécamp. Cette performance démontre l’appétit des investisseurs pour les projets éoliens qui offrent des revenus fiables et à long terme.
« Les investisseurs ont accéléré au cours du premier semestre malgré des conditions économiques très difficiles. C’est un signal clair : le vent est le bon pari pour reconstruire en mieux. Investir dans l’énergie éolienne signifie créer des emplois ici en Europe, stimuler l’activité économique et construire un système énergétique plus résistant » constate WindEurope qui appelle les pouvoirs publics à poursuivre « la construction des réseaux électriques et des infrastructures dont nous avons besoin pour atteindre la neutralité climatique ».