Des chercheurs du CNRS, accompagnés par la Fédération de Recherche Photovoltaïque (FedPV) ont étudié le secteur du photovoltaïque pour tordre le cou à certaines idées reçues qui circulent souvent à son égard. Ils ont abordé notamment le caractère compétitif et durable de la filière.

Nous avions déjà parlé du guide complet traitant des idées reçues en matière de photovoltaïque. Mais arrêtons-nous aujourd’hui sur un aspect précis de ce document : la compétitivité et la durabilité du secteur. En effet, le solaire est souvent critiqué pour son coût élevé d’une part et d’autre part pour l’impossibilité supposée de recycler ses composants, ce qui, selon certaines rumeurs, ne rendrait pas la filière si « écologique » que nous pourrions le penser.

À lire aussi Pour le photovoltaïque, l’avenir est radieux

Le photovoltaïque au sol plus compétitif que le nouveau nucléaire

Les auteurs du guide montrent au contraire que le photovoltaïque est compétitif, même par rapport au nucléaire. Ils rappellent que le coût d’une installation solaire varie beaucoup en fonction du type (installée au sol ou en toiture) et de sa taille. Ainsi, le prix de la pose d’une centrale au sol est d’environ 0,05 €/kWh alors que celui d’une petite installation résidentielle en toiture s’élève à 0,16 €/kWh en moyenne.

Deux études récentes menées par Greenpeace et l’Institut Rousseau pour la première et par l’AIE (Agence Internationale de l’Energie) et la NEA (Nuclear Energy Agency) pour la seconde sont mises en avant pour étudier le cycle de vie des installations.

Ainsi, le coût de l’électricité provenant de panneaux photovoltaïques au sol est du même ordre que celui issu d’un parc éolien ou de la prolongation d’une centrale nucléaire existante (autour de 0,05 €/kWh). Par contre, le coût estimé de l’électricité produite par le nouveau réacteur EPR de Flamanville, toujours en construction, est de 0,16 €/kWh, puisqu’il aura coûté in fine (et ce n’est pas encore fini…) 20 milliards d’euros (Md€) au lieu des 3,5 Md€ annoncés lors du lancement du chantier en 2007.

À lire aussi Trop cher et trop lent, le nucléaire ne sauvera pas le climat

Le photovoltaïque, plus durable qu’on ne l’imagine !

Par ailleurs, une installation photovoltaïque peut fonctionner pendant 30 ans à plus de 80 % de son efficacité initiale. Quant aux onduleurs, ils ont une durée de vie de 10 ans.

S’agissant du recyclage des panneaux photovoltaïques, leur collecte et leur traitement par les fabricants sont obligatoires pour ce qui concerne les modules et de l’onduleur. Mais le guide précise que même si 95 % de la masse d’un module peut être valorisée, cela ne signifie pas pour autant que celui-ci peut être totalement recyclé. En effet, en termes de masse, un panneau est composé à plus de 80 % de verre et d’aluminium, lesquels sont récupérables, tandis que le silicium et l’argent qui représentent peu de masse mais ont une valeur importante , sont difficiles à réutiliser à l’heure actuelle.
Disons-le clairement, la récupération et le traitement d’un panneau solaire en fin de vie ne permettent pas d’en construire un neuf. Mais des recherches sont en cours pour améliorer le processus de revalorisation de la filière.

L’intérêt de cette étude est de revenir sur certains points qui font souvent débat au sujet du photovoltaïque en apportant des données chiffrées objectives permettant de déconstruire les rumeurs infondées.

À lire aussi Des chercheurs allemands ont développé un procédé de recyclage du silicium des modules solaires usagés À lire aussi Innovation : LG Chem propose des cadres légers en plastic recyclé pour les panneaux solaires