Allons-nous passer les fêtes de Noël et du Nouvel An dans l’obscurité cette année ? Les chances que cela arrive sont faibles selon le RTE. Entre les avancées dans la disponibilité du nucléaire, la sobriété énergétique des consommateurs et la montée en puissance des énergies renouvelables, le risque d’un blackout semble s’éloigner.

L’hiver dernier, une palpable inquiétude régnait en France quant à la possibilité d’un blackout alors que le pays était confronté à plusieurs défis énergétiques. En effet, les risques de pénurie de gaz s’intensifiaient sous l’effet des tensions géopolitiques en Ukraine. La situation s’aggravait avec une sécheresse sans précédent frappant l’ensemble de l’Europe. Cela avait gravement affecté les centrales hydrauliques, dont la production annuelle a subi une baisse notable de 12 TWh. Le coup le plus dur était l’arrêt de nombreux réacteurs nucléaires pour maintenance.

Le nucléaire, pierre angulaire du réseau énergétique français, a vu sa production chuter de 82 TWh par rapport à 2021. Au total, en 2022, le volume d’électricité produit en France a été inférieur de 15 % par rapport à l’année précédente. En revanche, cette année, les choses se sont améliorées. Le gestionnaire du réseau français, RTE, a présenté ses perspectives pour l’hiver 2023-2024. Bien que le risque zéro n’existe pas, l’analyse publiée se veut beaucoup plus rassurante que celle de l’année passée.

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44 sur 56 réacteurs actuellement en service

La disponibilité du nucléaire augmente progressivement alors que les réacteurs en arrêt touchés par les problèmes de corrosion commencent à reprendre service. Par ailleurs, en 2023, les perspectives de production nucléaire sont estimées entre 300 et 330 TWh, contre 279 TWh en 2022. Rien qu’à l’automne, le parc français a déployé 10 GW de plus par rapport à 2022 en remettant quelques réacteurs en service.

À l’heure à laquelle nous écrivons, 43 de nos 56 réacteurs nucléaires sont en fonction, déployant une puissance totale de 44,3 GW. Le pays est sur la bonne voie pour atteindre l’objectif fixé par EDF : parvenir à une puissance de 50 GW d’ici janvier 2024. Il est à noter que la puissance totale théorique de nos réacteurs s’élève à 61,2 GW, dont 72 % sont donc actuellement utilisées.

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D’autres facteurs à considérer

Outre la disponibilité accrue du nucléaire, plusieurs autres facteurs jouent un rôle crucial dans la sécurité de l’approvisionnement énergétique de la France durant les fêtes et pendant tout l’hiver. La sobriété énergétique des Français est un élément déterminant. Selon les données du RTE, la consommation énergétique du pays continue de diminuer, affichant une baisse significative par rapport aux années d’avant la crise sanitaire. Suite à l’appel à la sobriété énergétique de l’État en 2022, la consommation a réduit de 5 % (septembre 2022), et cette année, elle a encore baissé pour atteindre -8 %.

Concernant les centrales hydrauliques affectées par la sécheresse l’année dernière, elles ont déjà retrouvé un fonctionnement normal. Les réservoirs sont maintenant remplis à un niveau supérieur aux moyennes historiques. À cela s’ajoute les nouveaux projets de renouvelables raccordés au réseau durant l’année. D’ailleurs, cet hiver, deux nouvelles centrales éoliennes en mer, notamment celles de Brieuc et Fécamp, devraient entrer en service. Enfin, rappelons aussi que le gouvernement a accordé un prolongement de la durée d’utilisation des centrales à charbon de Cordemais et de Saint-Avold. Elles ont obtenu 500 heures de fonctionnement supplémentaires jusqu’à la fin de l’année 2024.

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