Les centrales photovoltaïques allemandes ont atteint une puissance record de 40 GW début mai. Malgré cette performance, l’Allemagne doit continuer à transformer ses moyens de production pour faire baisser ses émissions de CO₂.

Le 4 mai dernier à 13 h, la filière photovoltaïque allemande a pour la première fois dépassé le seuil des 40 GW de puissance, représentant ce jour-là 23,42 % de la production électrique du pays. Aidé par des conditions météorologiques idéales, le solaire a ainsi dépassé l’éolien (19,42 %) et le charbon (18,98 %). La production des énergies renouvelables a été telle qu’elle a impacté le prix en bourse de l’électricité, le faisant ainsi passer de 163 €/MWh le 3 mai au soir à 43 €/MWh dans la journée du 4 mai.

De manière plus générale, selon le site Energy Charts, c’est toute la première semaine de mai qui a été excellente, concernant la production photovoltaïque, avec près de 1 744,5 GWh d’électricité produits à partir du soleil. À l’instar des chiffres obtenus l’été dernier, l’Allemagne confirme le fort développement des énergies renouvelables sur son territoire.

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Un mix électrique en pleine évolution

Malgré ces chiffres encourageants, l’Allemagne a encore un long chemin à parcourir avant de produire 100 % de son électricité à partir de moyens bas-carbone. En effet, si lors de ce 4 mai 2023 la production solaire dépassait les 40 GW, 19 % de la production totale d’électricité du pays était assurée par des centrales à charbon. Ainsi, selon le site Electricity Maps, l’intensité carbone du pays était alors de 366 gCO2eq/kWh contre 139 g pour le Royaume-Uni le même jour ou 30 g pour la France à cet instant.

En l’état, l’Allemagne est très dépendante aux aléas climatiques qui peuvent engendrer des variations de la production solaire et éolienne. Le 11 mai dernier, par exemple, toujours selon Electricy Maps, l’éolien et le solaire n’ont pu assurer que 22 % de la production du pays (contre plus de 40 % le 4 mai), et les centrales à charbon ont dû compenser cette différence en réalisant 32 % de la production. L’intensité carbone a ainsi atteint les 588 gCO2/kWh contre 334 gCO2/kWh pour le Royaume-Uni et 40 gCO2/kWh pour la France.

À l’horizon 2030, le pays espère que 80 % de sa production électrique sera issue du renouvelable grâce au développement massif de l’éolien et du solaire. Dans le même temps, les centrales à charbon devraient progressivement être fermées et de nouvelles centrales à gaz, capables de fonctionner à l’hydrogène, devraient être créées.

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