Le Texas, souvent associé aux énergies fossiles, est pourtant devenu un monstre des énergies renouvelables. Mais si son climat ensoleillé est propice à la production solaire, ses fréquents orages engendrent des dégâts considérables sur les fermes photovoltaïques. Dernier exemple en date : la vaste centrale Fighting Jays Solar Farm, qui vient de perdre plus d’un millier de panneaux en seulement quelques minutes. 

Les images sont impressionnantes : à Fort Bend County, non loin de Houston (Texas), les quelque 1 300 hectares de la centrale photovoltaïque « Fighting Jays Solar Farm » font peine à voir. Et pour cause, le 15 mars dernier, un intense orage de grêle a causé de très importants dégâts à la ferme solaire d’une puissance de 350 MWc.

Suite à la destruction d’un très grand nombre de panneaux, une équipe HazMat (Hazard Materious Response Team) s’est rendue sur place pour s’assurer qu’aucun produit potentiellement toxique n’avait contaminé la zone. Les premiers résultats ne montrent aucun signe de contamination, mais la Texas Commission of Environmental Quality continue de mener l’enquête pour s’assurer de la sécurité de la zone.

Les orages de grêle, talon d’Achille des fermes photovoltaïques

Si les habitants de la région ont expliqué qu’ils n’avaient jamais vu ça, avec des grêlons pouvant mesurer la taille d’une balle de golf, les orages de grêle ne sont pas rares au Texas, et plus généralement au centre des États-Unis. Presque chaque année, la taille des grêlons mesurés impressionne avec 11 centimètres de diamètre relevés en 2016, 14 centimètres en 2022, ou encore un grêlon de 16 cm en 2021 à San Antonio. C’est quasiment la taille d’un melon !

En première ligne de ces aléas climatiques, les centrales solaires ne semblent pas prévues pour résister à ce type d’événement. Ainsi, selon des rapports du secteur des assurances aux États-Unis, les averses de grêle seraient responsables de 2 % des sinistres déclarés, mais de 50 % des pertes financières associées. Selon ces compagnies d’assurance, ces pertes financières s’expliquent par la hausse du nombre d’installations solaires dans les régions concernées, mais également par le recours de plus en plus fréquent à des panneaux plus grands, dont la vitre de protection est moins épaisse, et donc plus fragile.

Des solutions pour éviter les sinistres dus à la grêle

Face à cette situation, l’entreprise kWh Analytics, spécialiste de la gestion des risques dans la production d’énergies renouvelables, encourage, dans un récent rapport, le déploiement de panneaux solaires dont l’inclinaison peut être automatiquement réglée. Sur ce type d’installation, un mode particulier permet de positionner le panneau à la quasi verticale, le protégeant ainsi de la grêle. D’autre part, le rapport montre la différence de résistance des panneaux à des averses de grêle en fonction du type de verre utilisé. Le verre trempé se montre alors beaucoup plus résistant que le verre renforcé à la chaleur.

Outre le coût financier important, le mauvais dimensionnement de ces centrales vis-à-vis de leur environnement apparaît comme un gâchis de ressources et d’énergie, une notion opposée aux objectifs de la transition énergétique actuelle.