Avec le développement du marché des véhicules électriques se pose la question de la sécurité dans l’approvisionnement des matières indispensables à leur construction. Pour répondre à la demande française, l’entreprise Viridian va construire en Alsace une première usine de raffinage de lithium à destination des batteries de véhicules électriques. Une utilisation qui exige la livraison d’un produit d’une grande pureté, dénommé « qualité batterie ».

Idéalement implanté à Lauterbourg dans le nord de Alsace, le site de 20 hectares bénéficiera d’un accès direct au Rhin ainsi que d’infrastructures portuaire, ferroviaire et routière à proximité. Le choix de cet emplacement s’est fait, selon Viridian, en raison de l’accompagnement dont l’entreprise a pu bénéficier localement ainsi que du dynamisme de la région en matière industrielle.

Rappelons également le contexte puisque le sous-sol alsacien abrite un stock de lithium que les industriels veulent exploiter depuis longtemps.

Accompagnée par Bpifrance Strasbourg, la société française vient donc d’annoncer le lancement de la construction de cette usine, une première en France dans le domaine.

L’entreprise précise avoir fait appel à Technip Energies pour réaliser l’étude de faisabilité définitive et à Veolia Water Technologies pour valider l’ingénierie des procédés.

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Objectif de 100 000 tonnes de lithium produites en 2030

L’objectif affiché par Viridian est de produire 25 000 tonnes par an d’hydroxyde de lithium dès 2025, pour atteindre 100 000 tonnes annuelles en 2030. À terme, cela permettrait de répondre à la demande de lithium nécessaire à la confection des batteries pour la production de 2 millions de voitures électriques par an.

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Un lithium produit avec « l’intensité carbone la plus faible au monde »

Mais la production de lithium fait souvent l’objet de critiques en raison de son empreinte écologique.

Pour répondre à ces préoccupations, Viridian se défend en précisant que le lithium produit « aura l’intensité carbone la plus faible au monde » en utilisant « le raffinage et la conversion de sels de lithium bas carbone, avec un suivi de procédés chimiques de purification et de conversion novateur ».

Le site devrait également être à l’origine de la création de 250 emplois directs et 600 emplois indirects en Alsace.

Dans un premier temps, l’usine raffinera du lithium importé d’Amérique du sud, mais à l’avenir elle espère transformer du lithium extrait du sous-sol Alsacien. La présence de ce précieux métal est en effet identifiée depuis longtemps dans les nappes aquifères situées sous le fossé rhénan, une dépression géologique assise de part et d’autre de la frontière franco-allemande.

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