Après l’abandon de la lagune marémotrice de Swansea, un nouveau projet émerge au Royaume-Uni. Au sud de Liverpool, l’estuaire de la Dee devrait accueillir une centrale alimentée par les marées. Elle pourra fournir une électricité décarbonée à 82.000 foyers dès 2027.

Peu de régions du monde ont la chance de pouvoir exploiter l’énergie de la lune. Car oui, l’attraction de notre satellite est bel et bien à l’origine des marées, dont le marnage est colossal sur quelques rares littoraux. Il s’élève au maximum à 10,2 m sur les côtes du Pays-de-Galles au Royaume-Uni. Un beau potentiel convoité par les producteurs d’électricité, parfois sans succès. Peu après l’échec du projet de lagune marémotrice de Swansea, une autre esquisse vient d’être révélée. Mostyn SeaPower souhaite aménager une centrale marémotrice sur l’estuaire de la Dee, situé à 20 km au sud de Liverpool.

Le projet consiste à créer une lagune artificielle en fermant l’estuaire par un barrage long de 6,7 km. Par marée montante ou descendante, la lame d’eau traverse les huit turbines de 16 MW chacune, générant de l’électricité propre. Trois vannes et une écluse ponctueront le barrage, dont le coût est tout de même estimé à 590 millions de livres (654 millions d’euros). La centrale devrait produire 298 GWh chaque année, équivalent à la consommation de 82.000 foyers.

À titre d’exemple, l’usine marémotrice de la Rance, unique de ce genre en France, développe 240 MW pour une production annuelle de 500 GWh. Celle de l’estuaire de la Dee générera 128 MW et permettra également de protéger une partie de la baie contre les marrées exceptionnelles et les inondations. Le barrage sera aussi équipé d’une route et d’une voie piétonne, réduisant le temps de parcours entre les deux rives. Mostyn SeaPower va déposer une demande d’autorisation au gouvernement britannique d’ici fin 2022 et espère une mise en service dès 2027.

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