Impossible de chercher, vous ne le verrez jamais. Cet imposant orifice est entièrement noyé depuis 1973, année de la mise en eau du barrage de Sainte-Croix, à cheval sur le Var et les Alpes-de-Haute-Provence. Il s’agit de la prise d’eau, au fond du lac éponyme, qui alimente les deux turbines de la centrale hydroélectrique. À l’occasion des 50 ans de l’ouvrage, EDF dévoile les entrailles de cet ouvrage surprenant dans une visite virtuelle.
Avec ses 93 m de haut et 138 m de large, le barrage voûte de Sainte-Croix est loin d’être le plus impressionnant de sa catégorie. Pourtant, il détient un record : celui du barrage au rapport stockage d’eau / béton le plus élevé en France. Son « volume d’eau utile par mètre cube de béton » est de 6 000, contre seulement 70, par exemple, pour l’impressionnant barrage de la Grande-Dixence en Suisse, ou encore 200 pour le très esthétique barrage de Roselend en Savoie. En clair : avec sa fine voute (3 à 6 m d’épaisseur), le barrage de Sainte-Croix retient une quantité colossale d’eau en amont : 761 millions de m3, constitués par le très touristique lac de Sainte-Croix sur le Verdon.
Cette performance a été rendue possible par dame nature, qui a offert à EDF une grande vallée fermée par d’étroites gorges. L’énergéticien national n’avait plus qu’à construire son étroit barrage pour profiter des eaux du Verdon. Il y a tout juste 50 ans, en 1973, l’ouvrage était d’ailleurs achevé et le remplissage du lac commençait. Pour célébrer ce demi-siècle, EDF a mis en ligne une visite virtuelle particulièrement détaillée de l’aménagement. En suivant ce lien, les passionnés peuvent observer les images de la construction du barrage, les schémas et plans de l’installation ainsi qu’un tour à 360° dans les entrailles de la centrale hydroélectrique souterraine, jusqu’aux turbines Francis.
À gauche : la galerie de fuite de la turbine Francis réversible, en haut à droite : le plan des installations hydroélectriques de Sainte-Croix, en bas à droite : la prise d’eau 40 m en amont du barrage. / Images : EDF Hydro.
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Les images d’archives dévoilent les parties immergées de l’ouvrage, que personne ne peut désormais observer, le lac n’étant jamais vidangé. On y voit ainsi la prise d’eau, qui abrite le trou béant dans lequel l’eau du lac s’engouffre vers les machines de la centrale souterraine. Un « entonnement » qui voit parfois l’eau circuler en sens inverse, car Sainte-Croix dispose d’une discrète fonction « STEP » (station de transfert d’énergie par pompage). Une de ses deux turbines est réversible, c’est-à-dire qu’elle est également capable de pomper l’eau de la retenue aval vers la retenue amont afin de stocker de l’électricité sous forme d’énergie potentielle de pesanteur.
D’une puissance de 55 MW, ce groupe réversible peut turbiner à 87 m³/s et pomper à 52 m³/s. Le groupe n°1 turbine jusqu’à 123 m³/s et atteint une puissance de 86 MW, grâce à une hauteur de chute de 77 m. Au total, le barrage de Sainte-Croix développe une puissance de 141 MW, soit l’équivalent d’un sixième de réacteur nucléaire « classique » de palier CP. Utilisée uniquement pour répondre aux pics de consommation, la centrale produit environ 150 GWh/an.
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Il permet de stocker de l’energis sous forme d’energie potentielle de pensanteur et non d’énergie cinétique de l’eau !
Les premières lignes de l’article parlent du record pour le rapport beton/ volume d’eau stockée, or les détails suivants font référence à l’inverse, le rapport volume d’eau/ béton. Ce qui change tout…