Une compagnie maritime est parvenue à faire des économies drastiques de carburant en rénovant l’un de ses ferrys. Une étape importante dans la quête de sobriété du secteur maritime.
6550 € : voilà ce qu’économise, à chaque traversée, la société Corsica Linea depuis qu’elle a fait rénover le Pascal Paoli, un RoPax (ferry capable de transporter des véhicules et des passagers) de 174 mètres de long qui assure la liaison entre Marseille et Bastia. Cette rénovation intervient dans un objectif de réduction des émissions de CO2, souhaité par la compagnie, qui opère neuf navires entre le continent et la Corse. Elle espère ainsi réduire ses émissions de 40 % d’ici 2030.
Pour économiser autant de carburant, le Pascal Paoli a d’abord subi une modification de son bulbe d’étrave. Ce bulbe, que l’on retrouve à l’avant de la plupart des navires, a pour rôle de créer une vague qui s’oppose à la vague normale créée par le mouvement du bateau. Cette vague créée par le bulbe permet de réduire les frottements de l’eau sur la coque, diminuant ainsi la consommation en carburant. En parallèle, les hélices du navire ont été remplacées par des modèles à pas variable qui offrent une meilleure adaptation en fonction des conditions de mer, et de l’allure.
Cet ensemble de modifications a permis d’atteindre une réduction de près de 22 % de la consommation en carburant. Le chiffre est d’autant plus impressionnant, que le navire réalise en moyenne 5 traversées par semaine avec à son bord 655 passagers et environ 130 véhicules.
Corsica Linea ne compte pas s’arrêter là, puisqu’un autre de ses navires subit actuellement une rénovation similaire, à savoir le Jean Nicoli. En économisant plusieurs milliers de litres de carburant par traversée, cette étape est très importante pour réduire les émissions de CO2. L’entreprise travaille également à l’optimisation de l’exploitation de ses ferrys avec une navigation plus sobre, ou encore le recours à des connexions électriques à quai.
L’optimisation de la consommation énergétique des ferrys est d’autant plus importante, que la décarbonation de leurs modes de propulsion s’annonce complexe. Si les ferrys électriques deviennent de plus en plus une réalité, ils ne peuvent couvrir que des courtes distances, à l’image du futur plus grand ferry électrique au monde, qui devrait réaliser des traversées de 83 km dès la fin 2025. Ces derniers nécessitent aussi de lourdes infrastructures de recharge dans chaque port, reliées à un réseau électrique fiable.
Au nord de la France, la compagnie Brittany Ferries mise sur des technologies hybrides qui reposent sur l’utilisation de GNL et d’électricité. Selon la compagnie, cette solution réduirait de 15 % la consommation en carburant, et de 25 % les émissions de CO2. Entré en service en février dernier, le Saint-Malo assure la liaison entre Saint-Malo et Portsmouth avec à son bord 1290 passagers et plusieurs dizaines de véhicules.
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