Le Kazakhstan veut faire mentir le dicton « Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés ». Le premier producteur d’uranium au monde va enfin s’équiper d’une centrale nucléaire, 26 ans après l’arrêt de son seul réacteur.
Le programme nucléaire du Kazakhstan vient de franchir une étape importante avec la cérémonie de lancement des travaux de sa toute nouvelle centrale nucléaire. Cet événement intervient quelques mois seulement après que la population ait voté en faveur du nucléaire par le biais d’un référendum. Pour le moment, les travaux entamés consistent à repérer le meilleur emplacement possible pour la centrale, grâce à la réalisation de puits d’exploration et à l’étude d’échantillons de sol. Dans tous les cas, la centrale devrait être construite à proximité d’Uklen, sur la côte ouest du lac Balkhach. C’est à cet endroit qu’un projet de centrale avait déjà été envisagé il y a presque 30 ans.
Si la France et la Corée du Sud ont tenté leur chance pour la construction de la centrale, c’est finalement la Russie qui a été choisie, par le biais de sa société Rosatom. Le site devrait comporter 2 réacteurs de type VVER-1200 de génération 3+, d’une puissance unitaire comprise entre 1200 et 1400 MW. Il s’agit de réacteurs à eau sous pression comparables aux EPR1200, qu’EDF envisage de commercialiser.
Le Kazakhstan ne compte pas s’arrêter là, et travaille déjà à la construction de deux centrales nucléaires supplémentaires, qui devraient cette fois être construites par la Chine, via la société China national nuclear corporation (CNNC). La première des deux futures centrales chinoises pourrait être construite à proximité de Kourtchatov, un haut lieu des essais nucléaires à l’époque soviétique. Située au nord-est du pays, la ville scientifique a eu un rôle majeur dans le développement des armes nucléaires soviétiques, et fut pendant longtemps presque impossible d’accès.
Enfin, la troisième centrale pourrait être construite à Aktaou, une ville portuaire située sur la rive orientale de la mer Caspienne. Ce choix n’est pas non plus un hasard, car la ville a abrité pendant plus de 20 ans un réacteur BN-350 de conception russe. Premier de la série des réacteurs à neutrons rapides russe, ce réacteur, d’une puissance électrique brute de 90 MW, fournissait la ville en électricité, et était couplé à un dessalinisateur destiné à adoucir l’eau de la mer Caspienne.
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