En théorie, l’hydrogène a tout du vecteur énergétique idéal. Mais en pratique, manipuler ce gaz léger et inflammable n’a rien d’évident. Face à ces enjeux, une startup française à une solution : des capsules d’hydrogène, et dont la manipulation se veut (presque) aussi simple que changer une capsule de café.
Les plus cinéphiles parmi nos lecteurs se rappelleront certainement cette scène iconique du film Retour vers le Futur, lorsque Doc charge une capsule de plutonium à l’arrière de la DeLorean. Objectif : fournir à la voiture l’énergie nécessaire à dépasser les 88 miles à l’heure et franchir les barrières du voyage dans le temps. Pour le sujet qui nous occupe aujourd’hui, il n’est pas question de plutonium, ni de voyage dans le temps, mais d’une innovation de la startup NamX : un système de chargement de capsules à hydrogène. Des capsules qui peuvent être insérées et échangées à la main à l’arrière d’une voiture. L’invention a été brevetée en 2023 (W0 2023/203114 A1) et est destinée à équiper des véhicules à faible émission.
En partenariat avec le prestigieux constructeur italien Pininfarina, la startup compte être la première à lancer un SUV à hydrogène. Le véhicule sera doté d’un moteur de 300 à 550 chevaux. Doté de 6 capsules (3 kg d’hydrogène) en plus du réservoir principal (5 kg), il offrira une autonomie totale de 800 km. Présenté en 2022 au Mondial de L’Automobile, il aura fait son effet avec son système de rechargement original. NamX envisage une commercialisation pour 2027.
Au-delà du véhicule lui-même, c’est tout le concept d’approvisionnement en combustible hydrogène qui mérite qu’on s’y attarde. Le système de recharge par capsule permet en effet, en principe, de lever le principal obstacle de tout nouveau vecteur énergétique pour les transports : le réseau de stations-service destinées à ravitailler le véhicule. Pour les hydrocarbures, le réseau est bien installé depuis de nombreuses décennies, tandis que pour l’électrique, ce réseau s’étend à grande vitesse sur tout le territoire ; pour l’hydrogène, les choses sont en revanche nettement plus difficiles.
C’est pour rendre l’hydrogène accessible que Faouzi Annajah et Thomas de Lussac, les fondateurs de NamX, ont proposé leur solution. En premier lieu, les capsules, appelées « Capx » seront faciles à échanger manuellement, de sorte que la recharge durera moins de quatre minutes. En deuxième lieu, ces CapX pourront être trouvées un peu partout, sous des formes pour le moins surprenantes : dans des stations à hydrogène, mais aussi chez les concessionnaires, dans des magasins spécialisés appelés des CapXtores, des supermarchés, voire même livrées à domicile par abonnement. Des idées qui ont le mérite de faire percevoir le sujet selon de nouveaux angles.
Certains observateurs s’interrogent sur la sécurité du dispositif, dans un contexte où les chocs arrière occupent une part minoritaire, mais réelle des accidents. Ces questions liées à la sécurité de l’hydrogène, dans le véhicule, et dans les autres lieux où les CapX seront stockées, sont de toute façon inhérentes à la filière hydrogène en général. Et il sera particulièrement intéressant de voir comment NamX s’y prendra pour relever ce défi.
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