Propre, abondante, et sans déchets hautement radioactifs, l’énergie issue de la fusion nucléaire promet d’être l’énergie du futur. À tel point qu’elle attire déjà les géants américains de la tech qui espèrent d’ici peu l’utiliser pour alimenter leurs énergivores data centers. Dans l’État de Washington, un projet est en cours pour bientôt fournir de l’énergie à Microsoft.
La firme de Bill Gates clame vouloir atteindre une empreinte carbone négative d’ici seulement 2030. Pour y parvenir, elle s’intéresse de près au nucléaire. Rien que pour Microsoft, la centrale de Three Mile Island — théâtre d’un grave accident nucléaire en 1979 — rouvre ses portes après avoir été mise à l’arrêt en 2019. L’unité numéro un (non concernée par l’accident) fournira intégralement sa production à l’entreprise.
Mais le géant américain ne s’arrête pas là. Cette fois, il mise sur une autre forme d’énergie nucléaire : la fusion. En 2023, Microsoft a signé un contrat avec la startup Helion Energy pour se procurer à terme de l’électricité issue de la fusion. Le projet avance. Début 2025, Helion avait levé une somme de 425 millions de dollars pour financer la construction du réacteur. Désormais, l’entreprise affirme avoir lancé les travaux de construction du site dans le comté de Chelan, à Washington. Le réacteur, baptisé Orion, devrait être opérationnel d’ici 2028 avec une puissance annoncée de 50 MW. Il sera connecté aux réseaux de distribution de Washington, en amont des centres de données de Microsoft qu’il alimentera.
Ce projet démarre alors même que la fusion nucléaire n’est pas encore totalement au point. Les scientifiques peinent toujours à dompter le phénomène qui alimente les étoiles. L’un des plus grands défis consiste à produire plus d’énergie que celle nécessaire pour déclencher la réaction. Helion travaille actuellement sur son septième prototype baptisé Polaris pour tenter de franchir cette étape.
Mais malgré les difficultés techniques auxquelles la nouvelle filière fait face, l’intérêt pour la fusion grandit. Elle intéresse de plus en plus d’entreprises, en particulier celles de la tech. Il semblerait que la fulgurante soif d’énergie des centres de données accélère la course. Google, lui aussi, a récemment signé un contrat d’achat d’énergie de fusion auprès de Commonwealth Fusion Systems pour alimenter ses infrastructures. L’entreprise numérique s’est réservé 200 MW sur les 400 MW que devrait générer le futur réacteur ARC prévu en Virginie.
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