AccueilNucléaireEDF casse les prix de son électricité et convainc un gros industriel d'ouvrir une usine en France

EDF casse les prix de son électricité et convainc un gros industriel d'ouvrir une usine en France

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Par Kevin CHAMPEAUPublié le 6 août 2025
Un réacteur de la centrale nucléaire de Tricastin et une usine Safran / Images : Wikimedia, Safran, modifiées par RE.

Cette fois, c’est la bonne. Alors qu’EDF éprouve des difficultés depuis plusieurs mois à trouver des terrains d’entente avec les grands groupes industriels français, l’électricien vient de conclure un accord solide avec l’équipementier aéronautique Safran pour l’implantation d’une nouvelle usine dans l’Ain.

Ce sera finalement la France ! Alors que le groupe Safran hésitait entre l’hexagone et l’Amérique du Nord pour l’implantation de sa future usine de freins en carbone pour l’aviation, sa décision finale s’est portée sur le département de l’Ain grâce à un travail important réalisé avec EDF.

Fin 2024, Safran pesait encore le pour et le contre, entre une implantation dans l’Ain, l’Oregon ou encore au Québec. Principale raison de cette hésitation : le coût de l’énergie, qui représente près de 30 % des coûts de production de ses freins en carbone. Dans ce contexte, EDF et Safran ont travaillé de pair pour trouver une solution économique équilibrée et rentable. En résulte un prix stable et compétitif, à hauteur de 55 €/MWh. Ce tarif est supérieur à celui fixé dans le cadre de l’ARENH, aux alentours des 42 €/MWh. Néanmoins, il est inférieur aux 70 €/MWh un temps envisagés à la sortie de l’ARENH, début 2026. En parallèle, le délai de raccordement de l’usine par RTE a été raccourci à 45 mois, contre 60 mois habituellement.

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Un investissement total de 450 millions d’euros

La création de cette nouvelle usine de production dans l’Ain devrait permettre à Safran d’augmenter de 25 % sa production d’ici 2037. Pour y parvenir, Safran devrait pouvoir compter sur une subvention de l’État à hauteur de 15 millions d’euros, et de la Région à hauteur de 16 millions d’euros. Avec une mise en service à partir de 2030, le site devrait accueillir près de 200 techniciens hautement qualifiés.

Actuellement, Safran Landing System équipe déjà 55 % des avions de plus de 100 places grâce à ses trois usines situées à Villeurbanne (France), Walton (USA) et Sendayan (Malaisie).

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Un partenariat renforcé entre EDF et Safran

Cet accord constitue un message fort pour la souveraineté industrielle et énergétique de la France. Emmanuel Macron a d’ailleurs réagi sur le sujet sur les réseaux sociaux, en écrivant : « Un choix de souveraineté et de réindustrialisation, de décarbonation et d’avenir ! Merci à EDF : notre électricité propre et compétitive attire les leaders mondiaux. L’industrie, c’est ici ! ».

Ce n’est pas la première collaboration entre EDF et Safran. Les deux groupes travaillent déjà ensemble sur des thématiques de recherche pour la décarbonation industrielle. Ces recherches concernent des sujets comme les nouveaux vecteurs d’énergie, le captage et la valorisation du CO2 ou encore les batteries. Enfin, Safran profite de solutions de production d’énergie bas-carbone pour ses sites français avec Dalkia. C’est le cas de son usine de production de moteurs d’avion de Villaroche, qui va réduire ses émissions de 75 % grâce à la géothermie profonde.

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