À l’heure où le développement massif de l’intelligence artificielle représente un défi mondial en matière de production d’énergie, la Chine va tenter d’immerger un centre de données pour l’exploiter à moindre frais.
Dans quelques jours, la société chinoise Hailanyun Technology va immerger un data center à 6 km au large de Shanghai. Objectif : limiter l’un des principaux postes de dépense énergétique de ce type d’installation, à savoir leur refroidissement. Ce sont donc 198 racks équipés de serveurs haute performance, d’une puissance suffisante pour entraîner un modèle comme GPT-3.5 en une journée, qui vont être immergés et refroidis grâce à l’eau de mer.
Selon le porte-parole de Hailanyun Technology, l’immersion du centre de données pourrait réduire de 30 % ses dépenses énergétiques totales, en comparaison à un centre terrestre. Par la même occasion, ce choix technologique permet de ne pas nécessiter d’eau douce. Immergée à plusieurs dizaines de mètres de profondeur, l’infrastructure est composée d’une coque en acier, recouverte de paillettes de verre pour la protéger de la corrosion.
D’ailleurs, l’énergie nécessaire au centre de données proviendra à 97 % de sources d’énergies renouvelables, et en particulier de parcs éoliens offshore. Pour le moment, les deux premiers clients de ce centre sous-marin seront China Telecom, ainsi qu’une société publique de calcul intensif.
À lire aussiLes data centers sont-ils vraiment de gros consommateurs d’électricité ?L’idée d’immerger des serveurs pour limiter leurs besoins énergétiques n’est pas nouvelle. Microsoft a d’ailleurs réalisé une expérimentation à ce sujet il y a plusieurs années, sans y donner suite. Mais elle comporte potentiellement des limites. En premier lieu, l’impact de ce type d’installation pour la biodiversité est encore incertain. Si des études préliminaires réalisées en 2020 ont conclu à un impact inférieur aux seuils critiques, ces résultats seront à confirmer avec des centres de taille et de puissance supérieure. Le réchauffement potentiel de l’eau pourrait, en particulier, entraîner un appauvrissement en oxygène. D’autre part, ce type d’installation pourrait être vulnérable à des ondes acoustiques. C’est en tout cas ce qu’a montré une autre étude de 2024.
Malgré ces limites potentielles, de nombreux pays s’intéressent à cette solution technologique. Outre les USA et la Chine, la Corée du Sud envisage également d’immerger des serveurs. Le Japon et Singapour se penchent plutôt sur la possibilité de construire des centres de données flottants. La France s’y essaie également avec le projet Denv-R, à une échelle bien moindre que la Chine. Ce dernier ne comporte que 4 racks.
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