Le projet ITER enchaîne enfin les bonnes nouvelles, et l’assemblage de son tokamak ne cesse de se concrétiser. Il devrait bientôt recevoir, en son cœur, l’aimant le plus puissant au monde.
Malgré les nombreux retards et dépassements de budget, le projet ITER poursuit sa marche en avant et vient de franchir une nouvelle étape importante concernant le solénoïde central, un gigantesque aimant essentiel pour permettre la réaction de fusion nucléaire. En effet, la fabrication du dernier des six modules qui le composent vient de se terminer. Désormais, les équipes du projet ITER vont pouvoir passer à l’assemblage du solénoïde central, dès que tous les modules, en provenance des États-Unis, seront arrivés à Cadarache.
À lire aussiFusion nucléaire : la France bat un record de durée de plasmaComme pour la plupart des infrastructures d’ITER, cet aimant multiplie les records, et est considéré comme l’aimant le plus puissant jamais mis au point. D’une hauteur de 18 mètres et d’un poids d’environ 1000 tonnes, il pourra générer un champ magnétique de 13 teslas, soit l’équivalent de 300 000 fois le champ magnétique terrestre. Sa puissance est telle qu’il pourrait soulever un porte-avions hors de l’eau ! Son fonctionnement nécessitera une bonne partie des 620 MW de puissance estimés pour chaque tir de plasma.
L’aimant situé au centre du tokamak ITER a un rôle majeur pour permettre de produire une réaction de fusion. Il permet, en effet, d’induire un courant électrique de près de 15 millions d’ampères dans le plasma, ce qui participe à sa montée en température. Celui-ci devrait d’ailleurs atteindre une température de 150 millions de degrés celsius. En parallèle, l’aimant joue un rôle dans le confinement magnétique du plasma au centre de la chambre toroïdale du tokamak.
Ce n’est pas la seule bonne nouvelle, concernant le projet ITER, puisque l’assemblage de la chambre à vide repart de plus belle. Entre 2021 et 2022 avait eu lieu la mise en place du premier module, appelé module n° 6, au terme de 18 mois de préparation. Mais une fois en place, des désordres avaient été relevés, ce qui a conduit à la dépose du module. Cette fois, il n’aura fallu que 6 mois pour installer le module n° 7 et ses 1350 tonnes. Le module n° 6, désormais réparé, devrait le rejoindre au mois de juillet. Au total, 5 des 9 modules qui composent la chambre à vide du tokamak sont déjà à Cadarache, tandis qu’un 6ᵉ module est en cours d’acheminement depuis la Corée du Sud.
La suite de votre contenu après cette annonce
Notre Newsletter
Ne ratez plus les dernières actualités énergetiques
S'inscrire gratuitement