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Nucléaire : la gestion de crise d’EDF à Flamanville vivement critiquée par l'ASNR

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Par Kevin CHAMPEAUPublié le 15 septembre 2025, modifié le 17 septembre 2025
Le bâtiment réacteur de l'EPR de Flamanville / Capture vidéo EDF.

EDF vient de se faire taper sur les doigts, après un exercice surprise de gestion de crise sur le nouveau réacteur nucléaire EPR de Flamanville. L’ASNR, qui a organisé cette visite surprise, a identifié de nombreux manquements qui pourraient avoir un impact direct sur la sûreté du site. 

L’EPR de Flamanville étant toujours à l’arrêt pour cause de réparation de soupapes sur le circuit primaire, l’Agence de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) a décidé de débarquer, le 20 août, pour une interrogation surprise d’EDF. Au programme : la gestion de crise, avec un exercice de mise en situation de « déploiement d’un moyen local de crise ». En apparence, l’objectif de cet exercice est relativement simple : remplacer le tiroir d’un tableau électrique par un autre tiroir afin de permettre la réalimentation du tableau via un groupe électrogène.

Mais pour EDF, tout ne s’est pas passé comme prévu. L’ASNR a indiqué, dans une lettre destinée à l’exploitant à l’issue de l’exercice, que l’équipe en charge de l’intervention « n’a pas été en mesure de mettre en œuvre le raccordement à blanc de la cellule électrique ». Les inspecteurs ont relevé un manque de précision lors des opérations. Si l’ASNR a relevé positivement le professionnalisme et les compétences techniques des agents en charge de l’intervention, ils dénoncent un suivi des formations qui semble perfectible. Par ailleurs, l’ASNR a également constaté des non-conformités dans l’identification, le stockage et la traçabilité des moyens mobiles de crise. Certains de ces matériels n’ont pas pu être présentés aux inspecteurs. En conclusion, l’ASNR, qui a pourtant l’habitude de mesurer ses propos, a clairement indiqué que « l’organisation de l’EPR de Flamanville concernant la gestion et les moyens de crise apparaît insuffisante ».

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EDF a un mois pour redresser la barre

Face à cette situation, l’ASNR a fait de nombreuses demandes à EDF pour permettre une amélioration de cette gestion de crise. Preuve de l’importance de la situation, EDF n’a qu’un mois pour réagir sur la formation des équipes en matière de gestion de crise, et en gestion de matériel mobile.

EDF a répondu que cet exercice ne remettait pas en cause la disponibilité des moyens de crise ni la capacité du site à gérer une urgence. Cet événement constitue tout de même un nouveau grain de sable dans les rouages d’un réacteur qui peine à réellement démarrer. Si les arrêts et les difficultés sont fréquents lors de la mise en service d’un nouveau réacteur, EDF va devoir mettre les bouchées doubles pour que l’exploitation de l’EPR de Flamanville ne porte pas la même image que sa construction.

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