Voici une actualité qui pourrait donner des idées aux scénaristes de l’univers Marvel. Un nid de guêpes, aux niveaux de radioactivités dépassant largement la moyenne autorisée, a été retrouvé au cœur de l’un des plus grands sites nucléaires des États-Unis.
C’est une drôle de découverte qui a été faite, sur le site nucléaire de Savannah River, sur la côte Est des États-Unis. Des travailleurs sont tombés sur un nid de guêpes affichant un niveau de radioactivité 10 fois supérieur à la moyenne autorisée par la réglementation. Juché sur un poteau, ce nid se trouvait à proximité de sites de stockage de plusieurs millions de mètres cubes de déchets radioactifs.
Selon le département américain de l’Énergie, le nid a été pulvérisé, puis traité comme un déchet nucléaire. Le département a tenu un discours rassurant en expliquant que les guêpes étaient moins radioactives que le nid, et qu’elles ne parcouraient généralement que quelques centaines de mètres autour de leur nid. Le site de Savannah River représentant une surface de 80 000 hectares, soit 8 fois Paris intra-muros, il y a très peu de chance qu’elles se soient rendues à l’extérieur du site.
Toujours selon le rapport, cette radioactivité ne proviendrait pas d’une fuite, mais de la radioactivité héritée du site. Ouvert en 1950, Savannah River ne dispose plus de réacteur actif, mais a servi à produire du plutonium pour les armes nucléaires pendant de nombreuses années. Aujourd’hui encore, le site est utilisé pour la gestion des déchets nucléaires.
À lire aussiElle achète un meuble rempli d’objets radioactifs sur Leboncoin, les décontamineurs débarquentCe n’est pas la première fois que le site fait l’objet de possibles contaminations de la faune et la flore. Déjà, en 2017, des déjections radioactives d’oiseaux avaient été retrouvées sur le toit d’un bâtiment, indiquant une possible contamination d’oiseaux. Une importante pollution au tritium, un radionucléide difficile à contenir, a également été constatée. Le tritium aurait même contaminé des rongeurs présents sur le site. Selon une étude, certains de ces rongeurs affichaient une radioactivité 1740 fois plus importante qu’une population témoin située en dehors du site !
Si on retrouve relativement peu de rapports sur l’impact de la radioactivité sur la biodiversité autour des sites nucléaires, des catastrophes comme Tchernobyl ou Fukushima ont donné des exemples de ces potentiels impacts. Suite à l’incident de Tchernobyl, des taux anormaux de radioactivité ont été retrouvés dans des populations de chiens errants, et même de sangliers en Bavière allemande. Ces derniers affichaient un taux de 15 000 Bq/kg contre 600 Bq/kg en temps normal. En Pologne, une étude menée jusqu’en 2023 a montré que des taux élevés de radioactivité pouvaient persister chez les sangliers même 35 ans après la catastrophe. Cela s’explique particulièrement par le fait que la radioactivité, après être retombée dans le sol, se retrouve captée par les végétaux et les champignons. Ces derniers sont ensuite consommés par des animaux comme les sangliers.
La suite de votre contenu après cette annonce
Notre Newsletter
Ne ratez plus les dernières actualités énergetiques
S'inscrire gratuitement