
L’électrification de la consommation d’énergie est aujourd’hui le principal chemin par lequel nous entendons décarboner l’économie et gagner en souveraineté énergétique. Dans le secteur des transports, elle se heurte toutefois à l’autonomie des batteries, et aux vastes quantités de ressources que nécessite la production de ces dernières. C’est sans compter sur la recharge par induction par la route elle-même, qui promet d’augmenter l’autonomie sans faire enfler la taille des batteries ni la durée des arrêts-recharge.
Les travaux ont commencé le 6 janvier 2025 sur une portion de l’autoroute A10, dans l’Essonne. Ils ont consisté à installer des bobines électriques sous la chaussée de la voie de droite, et ce sur un tronçon de 1,5 km. L’installation du système a duré environ quatre mois.
Une fois alimentées en courant électrique, ces bobines émettront un champ électromagnétique. Ce dernier pourra être capté par les très rares véhicules compatibles dotés de bobines réceptrices, alors même qu’ils circuleront sur la chaussée, le transformant en électricité. L’électricité pourra ensuite alimenter à la fois le moteur et la batterie, permettant ainsi de gagner en autonomie. Avec des bénéfices importants : les temps d’arrêt pour rechargement pourront être réduits, voire éliminés, et la batterie à embarquer pourra être de moindre capacité. C’est toute la promesse de la recharge dynamique par induction.
À lire aussiAutoroute électrique : voici les milliers de bobines qu’il faut placer sous la chausséeUne fois les travaux sur l’A10 terminés, l’installation a pu être testée. Vinci a dernièrement communiqué sur le succès de l’expérimentation. Le 22 octobre dernier, en effet, un camion électrique a pu se recharger par induction, tout en circulant sur la portion d’autoroute. La puissance électrique transférée a été en moyenne de 200 kW, voire jusqu’à 300 kW en instantané. Le système permettrait ainsi de gagner un kilomètre d’autonomie par kilomètre parcouru pour un poids lourd. Un gain qui pourrait s’élever jusqu’à 3 km pour un véhicule léger.
La recharge dynamique par induction a déjà fait l’objet de plusieurs expérimentations en France et dans le monde. Ainsi, en 2017, Renault, en partenariat avec Qualcomm et VEDECOM, avait pu tester un véhicule récupérant 20 kW jusqu’à 100 km/h. Le projet de Vinci, quant à lui, est le premier au monde équipant une autoroute. Une solution qui mérite que l’on s’y intéresse, dès lors que l’on considère l’explosion du besoin en transport par camion, pour les besoins des professionnels, ou simplement pour les colis des particuliers – un sujet pour le moins d’actualité alors que la plupart des sites en ligne affûtent leurs offres pour le Black Friday.
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