L’opérateur ferroviaire, qui est aussi le plus grand consommateur industriel d’électricité en France, veut reprendre les rennes de l’énergie en créant sa filiale spécialisée SNCF Renouvelables. Quasiment deux décennies après s’être séparé de son producteur d’hydroélectricité, elle prévoit de mettre à profit une partie de ses 100 000 hectares de foncier au profit de l’énergie solaire.

La SNCF se trouve confrontée à une demande croissante en énergie pour alimenter son vaste réseau alors qu’elle vise à doubler sa part dans le secteur ferroviaire d’ici 2040. Avec une consommation d’électricité de 9 TWh par an, elle se positionne en tant que première consommatrice française. Mais à l’instar de nombreuses autres entreprises, la SNCF a été durement touchée par la crise énergétique provoquée par le conflit en Ukraine, entraînant une hausse vertigineuse de ses coûts de consommation électrique au cours des deux dernières années.

C’est dans ce contexte que la société annonce la création de sa nouvelle filiale dédiée, la SNCF Renouvelables, avec un engagement financier massif de près d’un milliard d’euros. Cette initiative vise, non seulement, à diminuer les coûts énergétiques de l’enseigne, mais surtout aussi à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Mais le concept n’est pas vraiment novateur. Dès sa création en 1938, la SNCF disposait de sa propre filiale dédiée à la production d’électricité : la Société hydroélectrique du midi (SHEM). Et elle était déjà 100 % renouvelable ! L’opérateur ferroviaire l’a progressivement cédée aux énergéticiens, aux débuts des années 2000.

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Des centrales solaires sur 1 000 hectares

Ayant déjà amorcé sa transition en installant des installations photovoltaïques sur les toits de ses gares et des ombrières dans ses parkings, la SNCF prévoit désormais d’aller encore plus loin. Elle envisage de déployer des panneaux solaires sur une superficie impressionnante de 1 000 hectares répartis sur ses terrains. Ces nouvelles installations atteindront une capacité de 1 000 MWc et couvriraient 20 % des besoins énergétiques de la compagnie ferroviaire d’ici 2030. Avec ce projet, la société compte réduire son empreinte carbone de 30 % pour ses activités de transport, et même de 50 % pour son parc immobilier.

Les travaux débuteront dès cette année avec l’installation d’une trentaine de sites répartis dans tout le pays. En plus des centrales au sol, la SNCF prévoit de déployer des installations solaires sur les toits des bâtiments et dans les parkings de ses infrastructures. Cette approche polyvalente permettra de maximiser la production d’énergie solaire et de tirer le meilleur parti des ressources disponibles.

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Vers l’autosuffisance énergétique

La SNCF ne compte pas s’arrêter à la couverture de 20 % de ses besoins électriques d’ici 2030. L’entreprise ambitionne de devenir autosuffisante en énergie d’ici 2050. Pour atteindre cet objectif, elle prévoit d’exploiter ses vastes réserves foncières en installant des fermes solaires sur une superficie de 10 000 hectares. En effet, en tant que deuxième plus grand propriétaire foncier du pays, juste après l’État, la SNCF dispose de plus de 100 000 hectares à sa disposition.

Grâce à une étude approfondie du potentiel de solarisation de ses terrains réalisée via un cadastre solaire, l’entreprise a identifié jusqu’à 10 000 hectares qui pourraient être exploités pour accueillir des fermes solaires. Ce projet de grande envergure permettra à la SNCF de capitaliser sur ses vastes terrains et de maximiser la production d’énergie solaire.

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