Un impact de foudre d’une puissance inouïe a touché le sud-ouest de la France, le 19 mai, selon le bureau d’étude spécialisé dans les phénomènes météo extrêmes Keraunos. Avec une intensité de 516 000 ampères, l’éclair a égalé la puissance de plusieurs dizaines de milliers de réacteurs nucléaires durant une fraction de secondes.
La quiétude du petit village de Lavaurette (Tarn-et-Garonne) et de ses 212 habitants a été brutalement troublée par un puissant impact de foudre, tombé le 19 mai lors du passage d’un important système orageux. Un éclair d’une intensité hors norme : 516 000 ampères selon le système de détection par variation du champ électromagnétique relevé par Keraunos. C’est vingt fois plus que la moyenne des éclairs identifiés durant cette journée. L’impact est classé parmi les « super-éclairs », dont l’intensité médiane est de 363 000 ampères. Le phénomène ne semble pas avoir causé d’incendie ou de dégâts majeurs, mais une résidente de Lavaurette affirme, sur le réseau social Facebook, que son compteur Linky a été pulvérisé, photo à l’appui. « Heureusement, il était tout seul dans un champ… il ne reste plus rien ! » indique-t-elle.
Si la tension de l’éclair n’a pas été mesurée, elle s’élève généralement autour de 100 millions de volts, selon Keraunos, et sa durée est d’environ 20 millisecondes. La puissance étant le résultat de l’intensité multipliée par la tension et le facteur de charge (que nous fixons ici arbitrairement à 1), l’on peut estimer que cet impact exceptionnel a développé une puissance de 51 600 gigawatts (GW). C’est autant que 31 273 réacteurs nucléaires de type EPR (1,65 GW). Toutefois, la quantité d’énergie contenue dans l’éclair est nettement plus modeste que ce que l’on peut imaginer, compte tenu de sa fulgurance. Selon notre estimation très approximative, elle s’élèverait à 289 mégawattheures (MWh), soit à peine une dizaine de minutes de production d’un seul réacteur nucléaire.
Cela illustre le faible intérêt d’utiliser cette source d’énergie pour alimenter les réseaux électriques. La quantité d’électricité présente dans un éclair n’est pas très élevée, mais elle est libérée en une fraction de secondes, ce qui rend d’ailleurs son captage et stockage presque impossible avec les technologies dont l’humanité dispose actuellement.
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